Interviewé par Le Monde, Jean-Pierre Farandou, le nouveau patron de la SNCF déclare que la grève contre la réforme des retraites a déjà occasionné un manque à gagner de 400 millions d’euros à la SNCF.
« Le conflit n’est pas terminé, et il est encore trop tôt pour faire le bilan complet » mais « au bout de vingt jours, on est à 400 millions d’euros de chiffre d’affaires qui n’aura pas été réalisé dans la période », a indiqué M. Farandou.
« C’est déjà une somme considérable. Les comptes 2019 seront fortement impactés par ce conflit, d’autant plus qu’on n’est pas encore au bout du décompte des conséquences économiques », a-t-il prévenu. La SNCF avait réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 33,3 milliards d’euros, estimant l’impact de la longue grève du printemps contre la réforme ferroviaire à près de 900 millions.
« Le dialogue social était un peu abîmé »
« Lors de mon premier mois aux commandes de la SNCF, avant la grève, j’ai pu constater que le dialogue social était un peu abîmé », a raconté M. Farandou, qui a succédé le 1er novembre à Guillaume Pepy. « J’ai repris contact avec toutes les organisations syndicales », a-t-il relevé. « Ensuite est arrivée la grève », qui n’a pas empêché de « continuer à dialoguer » avec les syndicats, a-t-il poursuivi. Le gouvernement lui a demandé « de mettre au point », avec eux « les modes de transition et les modes de calcul pour les cheminots concernés par la réforme de leur retraite ».
« Quand le mouvement s’est installé aussi longtemps et aussi fortement, il peut être difficile de l’arrêter », a commenté Jean-Pierre Farandou à propos du refus de la CFDT Cheminots de répondre à son appel à la trêve pour les fêtes.
S’il n’y a rien à négocier en matière de régimes spéciaux, « il nous reste à faire de la pédagogie sur les mesures d’accompagnement proposées », a remarqué le dirigeant, en évoquant le projet d’établir une transition concernant l’âge et le calcul du montant de la retraite pour les 40% de cheminots concernés par la réforme, en fonction de leur naissance avant une certaine date.
Cette transition prévoit que l’âge de départ, pour eux de 52 ans (roulants) et de 57 ans (sédentaires), « sera remonté très progressivement en tenant compte de la durée passée au statut ». Des éléments « perçus positivement par l’Unsa », deuxième syndicat à la SNCF, a relevé M. Farandou.
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