Suspension d’un maître de conférences pour « propos indécents » à l’université Paris-Panthéon-Assas, « rappel à la loi » envers un syndicat étudiant de l’EHESS : des sanctions ont été prises mardi dans l’enseignement supérieur, quelques jours après les attaques du Hamas sur Israël.
Lundi soir, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, avait appelé les responsables d’université et d’établissements post-bac à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour « veiller au respect de la loi et des principes républicains », face à des « dérives ».
Dans un communiqué, l’université Paris-Panthéon-Assas dit avoir « pris connaissance des propos indécents, dont certains à connotation antisémite, prononcés hier (lundi) par un maître de conférences pendant son cours de droit constitutionnel ». « Des étudiants présents dans la salle ont légitimement été heurtés par les propos tenus », écrit l’établissement .
Parmi ces propos relayés lundi sur les réseaux sociaux et confirmés par l’université, figurent : « Si vous arrivez à nouveau en retard, je vous fais comme à la rave » (party) ou encore « il vous faut des tirs de roquettes ou de kalachnikov pour vous réveiller ce matin ». Plus de 900 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de l’offensive du Hamas samedi, 250 d’entre elles lors d’une rave party organisée dans le désert israélien, selon les autorités locales.
La section disciplinaire de l’université saisie
« Je condamne fermement et sans réserve ces propos indécents et choquants, incompatibles avec les exigences de notre mission d’enseignement », a réagi auprès de l’AFP Stéphane Braconnier, président de Paris-Panthéon-Assas, où sont enseignés principalement le droit, les sciences politiques et le journalisme. « Après enquête et consultations, l’enseignant concerné a été suspendu à titre conservatoire et temporaire », a-t-il indiqué. La section disciplinaire de l’université a été saisie.
« Soutien à la lutte du peuple palestinien » et à « la lutte armée »
À l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), un établissement de recherche et de formation dans les sciences sociales, la section syndicale Solidaires étudiants a posté dimanche sur le réseau X (anciennement Twitter) des messages de « soutien à la lutte du peuple palestinien ». « Nous apportons notre soutien indéfectible à la lutte du peuple palestinien dans toutes ses modalités et formes de lutte, y compris la lutte armée », a-t-elle écrit.
« Les termes de la section syndicale m’ont choqués. Un rappel à la loi a été fait auprès du syndicat étudiant, ainsi qu’un signalement à Pharos », la plateforme dédiée aux signalements de contenus violents ou illicites circulant sur Internet, a indiqué à l’AFP Romain Huret, le président de l’établissement.
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