Une mère de 42 ans a été convoquée devant le tribunal correctionnel de Guingamp pour avoir administré une claque à l’ancien harceleur de son enfant, après avoir été elle-même injurié et menacé par l’adolescent.
Le vendredi 17 juillet 2020, une mère de famille de 42 ans accusée de « violence sur mineur de 15 ans sans incapacité » comparaissait devant le tribunal correctionnel de Guingamp (Côtes-d’Armor) pour des faits qui remontent au 5 octobre 2018.
Ce jour-là, cette mère de trois enfants domiciliée dans une petite ville située au nord de Guingamp décide de faire une surprise à sa fille en allant la chercher à la sortie du collège de Pontrieux. Une fois sur place, elle croise un adolescent ayant harcelé et violenté son fils pendant plus de deux ans.
« Cela faisait deux ans et demi que mon fils recevait des coups de fil de menaces dans la violence, la haine, la méchanceté, l’humiliation. Il était mis à l’écart, à l’isolement dans la cour, dans la classe, partout dans le collège », a précisé la quadragénaire – dont les propos ont été rapportés par les journalistes de L’Écho de l’Argoat – pendant l’audience du 17 juillet 2020.
« Tous les soirs, mon fils me parlait de ce qui lui arrivait dans le collège, mais il ne voulait pas porter plainte parce qu’il avait justement des menaces de mort tous les jours dans l’établissement et qu’il avait peur tous les jours de venir à l’école ; mais il aimait tellement ses profs qu’il voulait rester dans cette école. Je suis allée voir plusieurs fois le directeur pour me plaindre. Le directeur disait à mon fils que, par sa maturité, il était capable de s’adapter à ses harceleurs », ajoute-t-elle.
« On a pris la décision de lui faire quitter l’école après une agression à l’arrêt du car, quand ce garçon a mis un briquet sur le visage de mon fils et lui a placé sous la gorge. Il lui a dit en l’allumant que s’il continuait de se plaindre à nous ou au directeur, il le tuerait. Sa petite sœur a assisté à la scène, elle nous a prévenus parce que mon fils avait tellement peur qu’il n’osait pas nous en parler. On a pris la décision ce jour-là de le changer définitivement d’école. C’était en février 2018 », poursuit la mère.
Lorsqu’elle croise l’ancien harceleur de son fils à la sortie du collège de Pontrieux le 5 octobre 2018, celui-ci s’avance vers elle, bravache.
« Il vient vers moi, me regarde avec un regard méprisant, haineux, il sait qui je suis et je sais qui il est. Je n’étais là pour faire de mal à personne, j’étais là pour faire une surprise à ma fille. Il arrive à ma hauteur et là, je lui dis : ‘Arrête de faire ton malin‘ et j’ai peur. J’ai peur. Il vient vers moi. Plus grand, il commence à me crier dessus : ‘Je t’em*****, c’est quoi ton problème ?’ J’ai très peur, je lui dis tu recules, tu ne me parles pas comme ça, j’essaie de me calmer, et lui dis : ‘Arrête de me tutoyer !’ Et là il me regarde en reculant et me dit : ‘Allez va s**** la b*** de ton fils’ », explique l’accusée.
Elle indique ensuite que l’adolescent lui a craché au visage, fait que l’intéressé a reconnu. Il tente alors de partir, mais la mère de famille, poussée dans ses retranchements, l’attrape par le bras et lui met une gifle avant de regretter immédiatement son geste. Elle déposera plainte contre lui le lendemain. « Je suis humiliée, je trouve ça écœurant et j’ai ce trait de violence, dans un réflexe de défense. J’ai peur », raconte-t-elle.
Le procureur demande au tribunal de relaxer l’accusée
Si la quadragénaire n’a pas hésité à répondre à la convocation du parquet et à se rendre dans l’enceinte du palais de justice de Guingamp le 17 juillet 2020, elle a toutefois « ressenti une injustice et une incompréhension », indique son avocate.
Une incompréhension partagée par le procureur de la République de Guingamp, qui a demandé au tribunal de relaxer l’accusée.
« Personnellement je ne comprends pas ! Je ne comprends pas pourquoi ce dossier a été renvoyé devant le tribunal correctionnel. Évidemment il y a eu une claque, c’est vrai, c’est un acte de violence, mais le contenu de la procédure me fait penser à des circonstances exonératoires. C’était au minimum suite à des provocations, la claque pourrait même être considérée comme un acte de légitime défense devant l’attitude de ce jeune ado qui était un grand jeune ado agressif, intimidant et qui pouvait provoquer chez madame ce réflexe de peur. Cette claque, si on la remet dans le contexte, est une claque réflexe dans une attitude de protection », a déclaré le représentant du ministère public.
Les juges ont finalement décidé de suivre les réquisitions de l’avocat général et de relaxer la mère de famille.
« On comprend bien qu’il y a de fortes circonstances atténuantes. Au niveau de la procédure, il y aurait eu d’autres choix à envisager », a notamment observé le président du tribunal correctionnel de Guingamp.
Et le magistrat de conclure : « Il n’y aura rien sur votre casier judiciaire, vous êtes libérée de toute pression par rapport à la justice. »
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