Didier Lombard avait été condamné à quatre mois de prison ferme en première instance. L’ex-PDG de France Télécom a vu sa peine allégée vendredi à Paris, la cour d’appel le condamnant pour harcèlement moral institutionnel à un an de prison assorti en totalité du sursis. Les faits remontent à 2007-2008 et ont été marqués par une vague de suicides de salariés du groupe.
Âgé aujourd’hui de 80 ans, Didier Lombard s’est vu infliger la même amende d’un montant de 15.000 euros que celle prononcée en première instance en 2019.
Louis-Pierre Wenès, l’ex-numéro deux de l’entreprise, est également condamné en appel à un an de prison assorti du sursis et 15.000 euros d’amende.
« L’arrêt ne satisfait pas tout le monde, la cour (…) espère que les uns et les autres, vous pourrez continuer votre chemin et que vous n’aurez plus affaire à la justice », a conclu la présidente de la cour, Pascaline Chamboncel-Saligue.
Le ministère public avait requis un an de prison, dont six mois avec sursis et 15.000 euros d’amende pour MM. Lombard et Wenès, condamnés en première instance pour leur « rôle prééminent » dans la mise en place d’une politique de réduction des effectifs « jusqu’au-boutiste » sur la période 2007-2008 chez France Télécom.
Un plan de restructuration et une vague de suicides
Les deux ex-dirigeants de France Télécom, devenue Orange en 2013, ont fait face à la justice en raison de la mise en place en 2006 de deux plans de restructuration consécutifs à la privatisation de l’entreprise en 2004 et prévoyant le départ de 22.000 employés et la mobilité de 10.000 autres.
Ces départs « en marche forcée » avec « des méthodes interdites » avaient entraîné une « dégradation des conditions de travail » de « milliers de salariés », dont certains se sont suicidés.
La crise a été révélé au grand jour après le suicide en juillet 2009 de Michel Deparis, un technicien marseillais ayant mis directement en cause France Télécom dans une lettre.
Devenue le symbole de la souffrance au travail, l’’entreprise, qui n’a pas fait appel, avait été sanctionnée de l’amende maximum de 75.000 euros dans un jugement historique, devenant la première société du CAC 40 condamnée pour un « harcèlement moral » institutionnel.
L’ex-DRH Olivier Barberot, condamné en première instance à un an de prison dont huit mois avec sursis et 15.000 euros d’amende, s’était désisté de son appel.
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