Victime de harcèlement scolaire, Evaëlle, jeune fille de 11 ans, avait mis fin à ses jours le 22 juin 2019. Ses parents, Sébastien et Marie, racontent leur douleur et leur combat.
Evaëlle était collégienne à Herblay (Val-d’Oise). Décrite par ses parents comme une enfant d’une grande sensibilité, «elle était pleine de joie. Une enfant précoce, avec une très grande lucidité. Bien trop grande pour son âge», racontent-ils.
A plusieurs reprises, en février, la jeune fille a été victime d’agressions physiques, comme verbales. Des élèves l’ont poussée à terre, l’ont frappée à coups de pieds, l’ont giflée, sans compter les brimades et les insultes dont elle a été victime de nombreuses fois. Les parents d’Evaëlle décident, à ce moment-là, de porter plainte contre trois élèves. Une seconde plainte a été déposée à l’encontre d’une enseignante, suite au décès d’Evaëlle, ainsi que le relate Le Parisien.
Insupportable suicide d’Evaelle, 11 ans… #HarcelementScolaire
Colère immense et tristesse infinie ?
Cc @Marion13_4ever pic.twitter.com/o5q0OBYxs4— Cécile C. (@C_C_L_C) 4 juillet 2019
Suite à cela, des auditions ont été effectuées par les enquêteurs. Pourtant, aucune mesure n’a été prise par l’Éducation nationale. Les élèves qui ont agressé Evaëlle n’ont pas été sanctionnés. «La direction n’a rien fait !» précise Marie, scandalisée que l’enseignante mise en cause soit, quant à elle, toujours en poste. «Il y a certes la présomption d’innocence à respecter, mais des mesures conservatoires auraient pu être prises», s’indigne-t-elle.
Le père d’Evaëlle est, lui aussi, choqué par autant d’«inertie». «Rien que sur les deux agressions physiques qu’Evaëlle a subies, il aurait dû se passer quelque chose», déplore-t-il. L’avocate des parents d’Evaëlle, Me Delphine Meillet, est tout autant indignée : «Il est inadmissible qu’il n’y ait pas eu de réponse de l’Éducation nationale vis-à-vis des personnes mises en cause».
Pour les autres élèves, cette inertie est la porte ouverte à la violence. Marie précise : «Les autres élèves ne comprennent pas qu’on puisse faire ces choses-là sans être sanctionné». D’ailleurs, «l’élève qui était le plus virulent continue cette année. Il harcèle une des amies d’Evaëlle», renchérit-elle.
En cas de #harcèlement deux types de sanctions
1) #disciplinaires au sein de l’établissement scolaire allant jusqu’à l’exclusion. 2)#pénales par le juge pénal s’il y a infraction @eenfance
https://t.co/B5pbae8Cfw— Maître Valérie Piau (@cabinetpiau) 3 octobre 2019
Une marche blanche en la mémoire d’Evaëlle se déroulera à Herblay demain, le 5 octobre, à 14 heures. Marie déclare que le but de cette action «c’est la lutte contre le harcèlement scolaire et le cyber-harcèlement». Elle souhaite empêcher que d’autres drames de ce type puissent se reproduire.
Chaque année en France, ce sont 750 000 élèves qui en sont victimes, selon les chiffres de l’Éducation nationale. «Toutes les classes de France sont concernées», précise Hugo Martinez, victime lui aussi de harcèlement scolaire pendant des années. Suite à cela, ce jeune homme a créé l’association HUGO! afin de venir en aide à ceux qui subissent ces harcèlements, un fléau qui touche un jeune Français sur 10, toujours selon l’Éducation nationale.
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