La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a critiqué mercredi la « recette simpliste » de la Banque centrale européenne (BCE) consistant à augmenter les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, craignant que « le remède se révèle plus dommageable que la maladie ».
« La recette simpliste de la hausse des taux entreprise par la BCE n’apparaît pas aux yeux de beaucoup comme la voie la plus correcte à suivre », a-t-elle affirmé lors d’une allocution au Parlement faisant le point en vue du prochain sommet de l’UE.
« Dans nos pays, l’augmentation générale des prix n’est pas due à une économie à la croissance trop rapide mais, à des facteurs endogènes, au premier rang desquels la crise énergétique causée par le conflit en Ukraine », a-t-elle estimé.
Christine Lagarde reste ferme
Une prise de position qui intervient au lendemain même d’une déclaration de la présidente de la BCE Christine Lagarde : « Sauf changement important dans nos perspectives, nous poursuivrons le relèvement des taux en juillet », a dit l’ancienne ministre française à l’occasion d’un forum de la BCE à Sintra, au Portugal.
Une politique avec laquelle le gouvernement italien est en désaccord, en raison du « risque que l’augmentation constante des taux finisse par frapper davantage nos économies que l’inflation », a affirmé Mme Meloni.
La BCE a décidé lors de sa dernière réunion de politique monétaire en juin d’une huitième hausse de ses taux directeurs en moins d’un an, d’un quart de point de pourcentage, pour porter son taux de référence sur les dépôts à 3,5%.
À cette occasion, Mme Lagarde avait qualifié de « très probable » la perspective d’une hausse des taux en juillet, pour sa prochaine réunion.
Le resserrement monétaire pour contrer la flambée des prix
La BCE s’est lancée il y a un an dans ce cycle sans précédent de resserrement monétaire pour contrer la flambée des prix et certaines voix appellent désormais à une pause pour ne pas peser davantage sur l’activité économique.
La responsable de l’institution a au contraire mis en garde mardi contre un revirement « trop rapide de la politique monétaire » face à un « processus d’inflation plus persistant », dans la zone euro.
La hausse des prix en zone euro est retombée à 6,1% sur un an en mai, loin du record à 10,6% atteint en octobre, mais loin également de l’objectif de 2% poursuivi par la Banque centrale.
Dans ses dernières projections publiées en juin la BCE tablait sur une inflation à 5,4% cette année puis descendant à 2,2% (et 2,3% hors énergie) en 2025.
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