Une petite fille de huit ans a été retrouvée morte dans un appartement de Colmar (Haut-Rhin) où sa mère a été interpellée avant d’être hospitalisée en psychiatrie, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
« Plusieurs hypothèses – pas seulement criminelles – sont examinées par les enquêteurs. Il y a beaucoup de points d’interrogations et cette femme est présumée innocente, une grande prudence s’impose », a fait valoir le procureur de Colmar, Jean Richert.
Questionné en fin de journée, M. Richert a déclaré que la thèse de l’infanticide était « privilégiée mais d’autres hypothèses, y compris non criminelles, ne sont pas exclues ». « Une hypothèse très sérieuse de travail implique l’intervention d’un tiers », a-t-il poursuivi.
La police est intervenue vers 10h40 dimanche dans un appartement depuis lequel une femme de 30 ans hurlait et jetait des objets par la fenêtre. Les policiers ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique pour tenter de la maîtriser puis sont parvenus à la menotter au sol pour l’interpeller.
La mère de la fillette hospitalisée en psychiatrie
Sa fille de huit ans a été retrouvée morte dans son lit. « Des éléments sont évocateurs de lésions au niveau du visage et du thorax, dont l’origine reste à confirmer. On ne peut pas encore conclure à une cause de la mort particulière », a indiqué le procureur de Colmar.
La mère de famille a été placée brièvement en garde à vue pour homicide volontaire aggravé par deux circonstances : par un ascendant et sur un mineur de moins de 15 ans. Au vu de son état de santé mentale, jugé incompatible avec la garde à vue, elle a été hospitalisée en psychiatrie.
Une autopsie du corps de l’enfant doit être réalisée. « Il s’agira de caractériser de manière plus fine les lésions, de déterminer ce qui a causé la mort, et de confronter ces éléments aux explications de la mère, lorsqu’elle pourra être entendue », a ajouté le magistrat. « À ce jour, il convient notamment de se demander si cette femme a pu tuer sa fille dans un accès de rage, ou si elle a pu avoir une décompensation après avoir découvert que la petite était morte. Cela fait partie des hypothèses à étudier ».
« La fillette était scolarisée dans une école primaire de la ville. Notre service éducation et l’Éducation nationale sont mobilisés pour entourer ses camarades et la communauté éducative, face à ce drame horrible » a écrit sur Facebook le maire de Colmar Éric Straumann, saluant l’intervention des secours « très éprouvés par cette scène épouvantable ».
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