Des dizaines d’arbres ont été coupés ces derniers jours sur le tracé de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Toulouse et Bordeaux, en Haute-Garonne, où le dernier occupant d’un chêne devant être abattu a menacé de mettre fin à ses jours lundi.
« 150 arbres de plus de dix centimètres de diamètre ont été coupés dans le week-end d’après un comptage de la préfecture », a indiqué à l’AFP Jean Olivier, président des Amis de la Terre Midi-Pyrénées.
Contactée par l’AFP, la préfecture a confirmé que des opérations étaient « en cours » sur le chantier où des journalistes de l’AFP ont vu lundi des branches et des troncs coupés que des engins s’activaient à déblayer.
Ces arbres, majoritairement des platanes, ont été coupés ce week-end le long du canal latéral à la Garonne, sur la commune de Saint-Jory, alors que le tribunal administratif de Toulouse avait rejeté vendredi « la requête en référé demandant la suspension d’une opération d’abattage d’arbres », s’est réjoui SNCF Réseau dans un communiqué.
L’entreprise ferroviaire dit y conduire des « travaux préparatoires nécessaires à l’installation de dispositifs de renforcement des berges du canal latéral à la Garonne, dans la perspective de la création de nouvelles voies ferroviaires ».
Un militant dans un grand chêne
Sur cette portion située à une quinzaine de kilomètres au nord de Toulouse, des opposants à la LGV occupent des arbres depuis la fin de l’été, reproduisant le mode de contestation utilisé contre le chantier de l’autoroute A69 controversée reliant Toulouse et Castres.
Le dernier de ces militants – surnommés « écureuils » car ils sont perchés dans les arbres – se trouve dans un grand chêne au bord du canal. Il a déclaré à l’AFP vouloir « rester jusqu’au 15 novembre », date après laquelle les abattages seront proscrits.
Dans une vidéo enregistrée lundi matin et que l’AFP a pu visionner, cet opposant se faisant appeler S. déclare avoir placé ses nœuds coulants autour de son cou et avoir retiré son baudrier. « Ils vont monter pour venir me chercher et la question c’est : jusqu’où sont-ils (les forces de l’ordre, ndlr) prêts à aller pour couper un arbre ? », a-t-il déclaré.
« Si cet arbre n’avait pas été occupé, il aurait été coupé », estime encore Jean Olivier, expliquant que ce chêne abrite des grands capricornes et des chauve-souris, des espèces protégées. La mise en service de cette nouvelle ligne à grande vitesse, censée mettre Toulouse à 3h30 de Paris, est prévue en 2032.
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