Les colocations pour seniors comportent de nombreux avantages pour les personnes âgées lorsqu’il leur devient difficile de vivre seules. Économiques, sympathiques, à dimension humaine et beaucoup moins médicalisées que les Ehpad, elles sont de plus en plus nombreuses en Haute‑Loire.
« Elles sont vivantes, car elles participent à la vie de la maison », se réjouit Guillaume Chastel, le responsable de la Maison Buissonnière, située dans le centre‑ville d’Yssingeaux, dans une interview pour France 3. « Elles », ce sont les cinq colocataires âgées de 88 à 93 ans dont il prend soin. Chacune a sa chambre, joliment aménagée avec goût, ainsi que sa salle de bain.
« Elles ne sont pas seules et l’idée, c’est qu’on est là pour les aider dans le quotidien, le ménage, le repassage et surtout la nourriture, parce que c’est ce qu’elles aiment, c’est le moment où elles se rassemblent », poursuit le maître de maison.
La Maison Buissonnière fait partie de la dizaine de colocations existant déjà dans le département, une tendance qui continue à se développer depuis deux ans. Ainsi, une nouvelle colocation s’apprête à voir le jour à Chadrac au printemps prochain. Située dans une maison de 400 m² comptant neuf chambres, elle fait partie des Maisons Marguerite, qui en compte sept dans le département, selon L’Éveil.
« Chaque structure est conçue sur le même principe, accueillant entre 8 et 10 colocataires pour un prix raisonnable », explique Mathieu Decultis, fils de Jacqueline Decultis, qui a créé la première Maison Marguerite en 2015. Lui‑même a créé un réseau de concessionnaires, qu’il accompagne dans la création et le développement de ces colocations.
« Ma mère, ancienne infirmière, a été beaucoup touchée par ces personnes encore relativement autonomes, se retrouvant isolées et pour qui la place en Ehpad ne se présentait pas au bon moment », précise Mathieu Decultis.
Un vrai besoin
La formule de colocation plaît autant à ses habitants qu’à leurs familles. « C’est vraiment la formule tampon entre rester à la maison et l’obligation de soins quotidiens, contraignants qui sont dans un Ehpad [et] qui feront qu’aussi longtemps qu’elle pourra rester autonome, elle restera dans une structure comme celle‑ci et celle‑ci lui va très bien », témoigne Jacques, le fils de Marie Moulin, habitant la Maison Buissonnière depuis deux ans.
« L’Ehpad, il y en a besoin forcément, mais pour des personnes qui ne peuvent pas rester chez elles, qui ont besoin d’être médicalisées. Ici, elles ont leur infirmière, leur kiné comme si elles étaient chez elles, mais en colocation », remarque Guillaume Chastel.
« Cette maison, comme les autres, répond à une vraie demande », estime de son côté Mathieu Decultis. « La vieillesse n’est pas une maladie, c’est une étape de la vie. »
Intéressant financièrement
Guillaume Chastel ajoute que toutes les pièces de la colocation sont chauffées, contrairement aux maisons où habitent les personnes âgées seules. Celles‑ci, bien souvent, ne chauffent qu’une seule pièce par mesure d’économie. « On mutualise les coûts. C’est intéressant pour elles », assure‑t‑il.
« Financièrement, les personnes louent une maison en commun. Il y a une partie loyer, il y a une partie charges, une partie nourriture qui est intégrée », ajoute‑t‑il. « En gros elles sont nourries, logées, blanchies pour 1 330 euros de reste à charge », précise‑t‑il. Dans la nouvelle Maison Marguerite de Chadrac, on parle d’environ 1 600 euros de reste à charge par mois, repas compris.
Toutefois, une partie des frais de services à la personne (ménage, repassage, entretien de la maison, téléassistance pour la nuit, etc.) pourrait être prise en charge par l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA), un crédit d’impôt spécialement prévu à cet effet. Mais les petites cases de l’administration ne prennent pas encore en compte les colocations et ne reconnaissent pas ce type d’habitat.
« Maison individuelle, ça existe, Ehpad, ça existe et entre les deux il y a la colocation et cette case doit exister le plus rapidement possible car je trouve que les mamies sont bien dans cette forme d’habitat », conclut Guillaume Chastel.
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