Un chasseur a été condamné, le 25 février à Annecy, à six mois de prison ferme, peine aménagée en port de bracelet électronique, pour avoir grièvement blessé un promeneur en octobre dernier.
Âgé de 56 ans, ce chasseur expérimenté avait tenté d’abattre un sanglier lors d’une battue, dans un champ de la commune de Vallières-sur-Fier en Haute-Savoie, le 28 octobre 2021.
La victime, un homme âgé de 29 ans, marchait en compagnie de sa mère et de son chien sur un chemin, à environ 200 mètres. Blessé par le tir, la balle avait perforé son foie et ses poumons. Héliporté en urgence absolue vers l’hôpital d’Annecy, il était ressorti avec 45 jours d’incapacité totale de travail.
« Je ne sais pas par quel miracle je suis encore là », a-t-il témoigné lors de l’audience vendredi, encore traumatisé.
« J’ai tiré et j’ai pas vu la personne en face »
Pour la présidente du tribunal, Valentine de Montgolfier, le prévenu a » violé des règles essentielles » censées encadrer la chasse en ouvrant le feu en direction d’habitations et d’une voie passante. « Vous avez bougé de la position qui vous avait été assignée. Vous avez tiré en direction des maisons et par-dessus une route », souligne la présidente.
« J’ai tiré et j’ai pas vu la personne en face », a dit le chasseur à la barre qui a reconnu les faits en demandant pardon à la victime. « J’ai commis une erreur de débutant. Avoir blessé ce jeune homme est aujourd’hui ma plus grande souffrance ».
« Chasser, c’est savoir ne pas tirer », lui a répliqué Marie Kerbart, substitut du procureur, pointant dans cette affaire « le comportement d’un homme », sans faire le procès de la chasse.
« Lorsque des adhérents commettent des fautes, ils doivent être sanctionnés », a déclaré de son côté l’avocat de la Fédération des chasseurs de la Haute-Savoie, partie civile dans ce dossier.
Unanimement, pour les avocats de la défense comme de la victime, Me Emeline Dubois-Croset et Me Frédéric Fauvergue, la formation à la sécurité obligatoire dispensée aujourd’hui aux chasseurs a montré dans cette affaire ses limites.
Poursuivi pour blessures involontaires lors d’une action de chasse par violation d’une obligation de sécurité, le prévenu a été condamné à un an de prison dont six mois ferme, il effectuera sa peine en portant un bracelet électronique. Durant cinq ans, il aura l’interdiction de détenir une arme et sera privé de permis de chasse.
Une randonneuse tuée dans le Cantal
Cette décision du tribunal correctionnel intervient alors qu’un accident de chasse mortel, samedi dernier dans le Cantal, a relancé le débat sur cette pratique, en pleine campagne présidentielle.
Mardi, une adolescente de 17 ans, auteure présumée d’un tir ayant coûté la vie à une randonneuse dans le Cantal, a été mise en examen pour homicide involontaire. Les obsèques de la victime, qui avait 25 ans, auront lieu samedi à Flagnac dans l’Aveyron.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.