Organisé à l’occasion du départ du Directeur général des services de la ville, le pot de départ a réuni près de 300 invités triés sur le volet dans les salons de la mairie.
Le 20 septembre, la mairie de Rueil-Malmaison fêtait le départ à la retraite de son Directeur général des services (DGS), Alain Luca.
Pour rendre hommage à son ancien collaborateur, la municipalité avait décidé de voir les choses en grand, conviant pas moins de 300 invités – « appartenant au cercle amical, familial et relationnel » de M. Luca, selon les journalistes du Parisien – dans les salons de l’hôtel de ville.
Un pot de départ luxueux dont la facture se serait élevée à 12 886 euros.
« M. Luca a beau être resté Directeur général des services pendant plus de dix ans, il y avait, au final, peu de personnes de la ville à son pot de départ. En revanche, on comptait beaucoup de cadres des villes voisines, d’architectes et de promoteurs immobiliers », raille un agent interrogé par le quotidien francilien.
« Douze ans de bons et loyaux services »
Du côté de la CGT, on s’étonne du montant déboursé pour ces agapes.
« Si cela s’avère être vrai, cette prestation aurait été financée avec le compte du budget communal. C’est-à-dire aux frais du contribuable et en dehors de tout intérêt pour le service public », s’indigne le syndicat.
Une polémique que ne comprend pas Patrick Ollier, le maire (LR) de la cité impériale qui s’avère être aussi le président de la Métropole du Grand Paris.
L’édile affirme ainsi être « très à l’aise avec cette affaire », n’hésitant pas à qualifier cette « attaque de la CGT » de « mesquine » au vu des « douze ans de bons et loyaux services » d’Alain Luca à la mairie de Rueil.
Patrick Ollier admet toutefois avoir été lui-même « surpris », voire quelque peu « contrarié » en prenant connaissance de la facture de « plus de 12 000 euros » ayant atterri sur son bureau.
Rueil-Malmaison : le pot de départ à 12 600 euros d’un cadre de la ville fait polémique #HautsDeSeine https://t.co/0PK7Zw4IJn
— Le Parisien | 92 (@LeParisien_92) November 28, 2019
En découvrant le montant de la note, le maire assure d’ailleurs qu’il a aussitôt refusé d’en régler l’intégralité.
« Vu le montant, j’ai tout de suite demandé à Alain Luca d’en payer une partie. Et il a immédiatement accepté le principe », assure M. Ollier.
« Ce pot de départ, j’en ai laissé l’organisation à M. Luca. Son secrétariat a passé commande et lui a validé l’ensemble », ajoute l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
« M. Luca a aussi fait de gros efforts pour la ville »
D’après Le Parisien, M. Luca – dont la gestion avait déjà suscité quelques interrogations lorsqu’il avait obtenu de la part d’un promoteur immobilier une ristourne de « 150 000 euros » sur l’achat d’une parcelle située dans un secteur huppé de la commune – aurait finalement réglé 5000 euros de sa poche.
« J’avoue n’avoir pas fait attention aux prix. Mais compte tenu du nombre et de la qualité des gens qui venaient, ce sont des produits haut de gamme qui ont été choisis, et quand on a vu la note arriver, on a été quelque peu surpris. On a donc décidé, avec le maire, que j’en paierais une partie », explique l’intéressé.
Le port de départ de M. Luca aurait donc coûté non pas 12 886 euros, mais bien 7 886 euros à la municipalité de Rueil-Malmaison. Une somme qui reste toutefois largement au-dessus de la moyenne habituelle, celle-ci oscillant entre 3000 et 4000 euros selon Le Parisien.
« Mais M. Luca a aussi fait de gros efforts pour la ville. L’été dernier, il a par exemple renoncé à trois mois de congé, ce qu’aucun autre agent n’a fait. Il aurait pu faire valoir ses droits à la retraite dès juin, mais il a accepté de rester jusqu’en août pour effectuer le tuilage auprès de son successeur », se défend Patrick Ollier.
Des arguments qui ne semblent pourtant pas tout à fait convaincre les membres de la CGT.
« Il est primordial que les dépenses publiques soient tournées uniquement vers l’intérêt public et non personnel. Les agents publics et l’autorité territoriale se doivent d’être, à tous les niveaux, exemplaires dans la gestion des deniers publics qui leur sont confiés», conclut l’organisation syndicale.
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