En 60 ans de ministère, le pasteur Arza Brown n’avait jamais célébré l’office dans un tel dénuement mais dimanche, comme les fidèles de son église de Lahaina, sur l’île de Maui, le feu ne lui a laissé que sa foi et les vêtements qu’il avait sur le dos.
« J’ai aidé beaucoup de monde à traverser de nombreux désastres, de nombreux incendies, des tas d’épreuves », raconte à l’AFP le pasteur Brown au moment de dire sa première messe depuis que Lahaina, ville historique de la côte ouest de Maui, a été anéantie par de violents incendies. « Mais c’est la première fois que, comme eux, j’éprouve la perte », ajoute-t-il.
Rassemblés dans un café
L’église baptiste où le pasteur Brown a exercé son ministère pendant cinq décennies a été réduite en cendres, ainsi que sa maison d’où il a réussi à s’échapper avec sa femme. Un de ses fidèles a ouvert les portes de sa cafétéria à Kahului à la communauté de l’église du pasteur Brown pour tenter de digérer ensemble la tragédie qui a déjà fait près de 100 morts et des milliers de déplacés sur l’île de Maui.
« Une des choses qui me gêne en tant que pasteur, c’est que je suis censé rendre visite aux gens et leur offrir mon ministère, mais nous ne pouvons pas, nous ne sommes pas autorisés à retourner » à Lahaina, dit-il en référence à l’interdiction émise par les autorités qui fouillent encore les zones sinistrées à la recherche de centaines de disparus. « C’est pourquoi nous nous rassemblons aujourd’hui, juste pour être ensemble et se donner du courage », ajoute-t-il. « Ce n’est pas l’édifice qui fait l’église mais sa population. L’église est donc toujours là », fait valoir le pasteur.
Gratitude
« Nous devons être reconnaissants d’être toujours là, de ne pas avoir été pris dans cet incendie, car certains de nos voisins n’ont pas survécu », souligne Mme Lorenzo, qui a réussi à fuir la ville avec son mari, sa belle-mère et ses deux enfants.
Elle n’appartient pas à l’église du pasteur Brown mais, dit-elle, ses paroles dimanche lui ont apporté la paix.
« Avant de venir ici aujourd’hui, nous nous demandions : « Pourquoi est-ce arrivé ? Ses paroles m’ont réconfortée », poursuit-elle, « on sait qu’il y a une raison, que nous devons être forts. Nous allons nous en sortir. »
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