Un hommage national, en présence notamment du Premier ministre Gabriel Attal, a été rendu ce mercredi à Caen aux deux surveillants pénitentiaires tués le 14 mai à Incarville (Eure) dans l’attaque de leur fourgon par un commando lourdement armé, toujours recherché.
« Trois minutes, c’est le temps qu’aura duré cette attaque, trois minutes et pourtant une éternité », a rappelé Gabriel Attal, face aux deux cercueils de Fabrice Moello, 52 ans, et Arnaud Garcia, 34 ans, recouverts chacun d’un drapeau bleu-blanc-rouge.
« Leur mort ne restera pas impunie »
« Arnaud Garcia et Fabrice Moello ne se relèvent pas. Ils ne se relèvent pas, emportés par la folie meurtrière », a-t-il ajouté.
« Leur mort ne restera pas impunie, l’enquête avance, elle se poursuivra aussi longtemps qu’il le faudra mais elle aboutira », a encore déclaré le Premier ministre, qui s’était auparavant entretenu avec les familles des victimes.
M. Attal a annoncé que le capitaine pénitentiaire Fabrice Moello, 29 ans de service, et le surveillant brigadier Arnaud Garcia, 15 ans d’ancienneté, seront promus et a remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur sur les cercueils.
Cette distinction a été prise par décret du président de la République le 21 mai, et publié mardi matin au Journal officiel.
Réunissant quelque 300 personnes dont Brigitte Macron, des élus ou encore la Défenseure des Droits Claire Hédon, la cérémonie s’est tenue dans la cour de l’ancienne maison d’arrêt de Caen, où avaient travaillé les deux victimes et vidée de ses détenus depuis décembre.
Les cercueils des deux agents ont ensuite quitté la cour de l’ancien centre pénitentiaire, suivis par leurs proches.
Initialement annoncé, Emmanuel Macron, qui a annulé sa venue à Caen pour se rendre en Nouvelle-Calédonie, a rencontré les familles la veille à l’Élysée.
« Aujourd’hui, la Nation s’incline avec respect et honore leur mémoire, accompagnant leur famille et leurs camarades de sa reconnaissance et de ses pensées émues », a écrit sur X peu avant la cérémonie Emmanuel Macron, estimant que les deux hommes « allaient au-devant de leur mission, malgré les risques, parce qu’ils avaient décidé de servir la Justice ».
Les deux agents ont été tués le 14 mai dans un guet-apens tendu à un fourgon au péage d’Incarville (Eure), qui a blessé gravement trois autres agents et permis l’évasion d’un détenu multirécidiviste, Mohamed Amra.
Ce dernier, pour lequel Interpol a diffusé une « notice rouge » de recherche internationale, ainsi que le commando lourdement armé qui a procédé à cette attaque sont toujours en fuite.
L’attaque mortelle, la première depuis 1992 selon la Chancellerie, a entraîné un blocage des prisons pendant plusieurs jours.
Le mouvement des personnels pénitentiaires a été levé après la conclusion d’un accord avec le ministère portant notamment sur la sécurisation des missions de transferts, avec la banalisation d’une grande partie des véhicules pénitentiaires (demandée de longue date par les syndicats), l’amélioration de l’armement et du matériel de protection (notamment la généralisation du port du pistolet à la cuisse) et le renforcement des escortes.
Les obsèques des deux agents doivent se tenir mercredi après-midi, dans l’intimité familiale, pour Fabrice Moello et samedi matin pour Arnaud Garcia.
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