Un tribunal de Hong Kong a déclaré coupable samedi trois anciens organisateurs d’une veillée en mémoire de Tiananmen d’avoir refusé de transmettre des informations à la police nationale.
Les autorités avaient demandé en 2021 des dossiers détaillés datant de plusieurs années à Chow Hang-tung, Tang Ngok-kwan et Tsui Hon-kwong, tous les trois membres de l’Alliance de Hong Kong, une organisation désormais dissoute. « Pour la prévention et l’enquête, l’information est le plus important (…) toute obstruction mettrait en échec le processus dans son intégralité », explique le verdict transmis par le magistrat Peter Law. « Le non-respect des prévenus (était) injustifié », a ajouté M. Law, qui fait partie d’une sélection de juges triés sur le volet par le gouvernement hongkongais pour traiter les affaires de sécurité nationale.
.@zouxingtong & 2 other standing committee members of now-defunct #HongKong Alliance have been convicted under the #NationalSecurityLaw of failing to comply with a police demand for info about the Alliance. Mitigation hearing on Mar 11. https://t.co/43lrgZGZgs pic.twitter.com/QFhVHT87aG
— Hong Kong Democracy Council (@hkdc_us) March 4, 2023
Pendant plus de 30 ans, l’Alliance de Hong Kong a organisé une veillée annuelle dans la ville pour commémorer la répression sanglante de manifestants du 4 juin 1989 sur la place Tiananmen, à Pékin. Cette veillée a été proscrite par les autorités en 2020 quand Pékin se préparait à imposer la loi de sécurité nationale pour étouffer l’opposition à Hong Kong, après des mouvements de protestation d’envergure en 2019.
L’Alliance a ainsi été dissoute en septembre 2021, car les sept membres de son comité ont été accusés dans des affaires relevant de cette loi, qui permet à la police d’exiger des détails financiers, organisationnels et opérationnels de toute personne ou organisation suspectée d’être un « agent de l’étranger. » Cinq des membres de l’Alliance, dont la vice-présidente Chow, ont été poursuivis pour avoir refusé de communiquer des informations voulues par la police. Les documents qui leur étaient demandés dans cette affaire, comprenaient les procès-verbaux des réunions de leur groupe depuis 2014 et les historiques de transactions financières avec certaines formations politiques étrangères.
Deux d’entre eux, Leung Kam-wai et Chan To-wai, ont plaidé coupable et avaient été condamnés chacun à trois mois de prison en 2021 et 2022. Quant à Mme Chow, M. Tang et M. Tsui, tous les trois ont plaidé non-coupable, s’engageant ainsi dans une longue bataille juridique qui aura duré 16 mois. Lors du procès, une grande partie des preuves avancées par l’accusation ont été modifiées ou n’ont pas été divulguées, en vertu d’une « immunité d’intérêt public. »
Le tribunal prononcera sa sentence le 11 mars.
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