Hong Kong: un général chinois antiterroriste nommé à la tête de la garnison du territoire

Par Epoch Times avec AFP
10 janvier 2022 12:51 Mis à jour: 10 janvier 2022 15:19

Un général qui a dirigé les forces spéciales chinoises antiterroristes dans la région du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) a été nommé pour diriger la garnison de Hong Kong, a rapporté dimanche un média étatique chinois. 

Le général Peng Jingtang, chef d’état-major adjoint de la Police armée du peuple, a été nommé commandant de la garnison de Hong Kong par le président Xi Jinping, a annoncé l’agence de presse officielle Chine nouvelle.

Cette nomination intervient dans un contexte de reprise en main musclée par Pékin de Hong Kong, après les immenses manifestations pro- démocratie de 2019.

Des casernes militaires à Hong Kong

En vertu de la mini-constitution de la ville, Hong Kong dispose de sa propre force de police, mais la Chine y maintient des casernes militaires depuis la rétrocession de la ville en 1997, après le départ des forces coloniales britanniques.

Parmi les rares détails diffusés par les médias d’État sur la carrière de M. Peng figure son ancien poste de chef d’état-major du corps de Police armée du Xinjiang, qui fait partie de la police paramilitaire chinoise.

-Des véhicules de police paramilitaires sur une route à Artux, dans la région du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine. Photo GREG BAKER/AFP via Getty Images.

Il y a trois ans, Reference News, une branche de l’agence Chine nouvelle, avait rapporté qu’une nouvelle force spéciale, dirigée par M. Peng, avait été formée au Xinjiang « pour répondre aux besoins de la lutte contre le terrorisme dans la région et dans toute la Chine ». 

Répression systématique des Ouïghours

Des organisations de défense des droits humains accusent Pékin de mener depuis 2017 une répression systématique des Ouïghours et des autres ethnies musulmanes de la région, comme les Kazakhs.

Elles reprochent au régime chinois d’avoir recours au travail forcé et à des stérilisations forcées et d’avoir enfermé plus d’un million de personnes dans des camps de rééducation.

Pékin conteste ce chiffre et explique qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle » destinés à combattre l’islamisme radical, après des attentats attribués à des Ouïghours.

Un rassemblement de prestation de serment antiterroriste à Hetian, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine).  Photo  STR/AFP via Getty Images.

Un « génocide » au Xinjiang

La répression chinoise a été condamnée à l’étranger. Les États-Unis ont évoqué un « génocide » au Xinjiang.

La capitale régionale, Urumqi, avait été endeuillée en 2009 par des émeutes interethniques qui avaient fait près de 200 morts. Les indépendantistes ouïghours appellent la région « Turkestan oriental ».

M. Peng remplacera Chen Daoxiang, qui atteint l’âge de la retraite.

Sous la direction de M. Chen, les soldats de l’Armée populaire de libération chinoise sont devenus plus visibles à Hong Kong. Lors des manifestations de 2019, ils ont été aperçus en train de déblayer des débris dans les rues après un affrontement entre manifestants et policiers.

Ils ont également organisé plusieurs exercices simulant des contrôles de foule et des opérations antiterroristes.

Les dirigeants chinois ont discrédité les rassemblements pro-démocratie de Hong Kong, les qualifiant de « terrorisme local » et de séparatisme, une rhétorique similaire à celle utilisée pour le Xinjiang.


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