Un fournisseur hongkongais d’accès à internet a affirmé jeudi avoir été contraint de bloquer l’accès à un site à la suite d’une injonction de la police, une première depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale.
A la différence de la Chine continentale voisine, les Hongkongais disposent d’un libre accès à internet, mais les détracteurs de Pékin redoutent que cette nouvelle législation ne sonne le glas de cette liberté.
La semaine dernière, des internautes hongkongais ont remarqué qu’ils ne pouvaient pas accéder au site HKChronicles depuis certains ordinateurs.
Mainland Internet Policy moving into Hong Kong–first website takedown under national security law confirmed https://t.co/kdbkLnoWRW via @yahooNewsUK
— Rob Roy (@RobRoy_CN) January 14, 2021
Broadband Network a reçu une ordonnance de désactiver le site
Dans un communiqué, sa propriétaire a déclaré penser que les autorités en avaient bloqué l’accès.
La police s’est refusée à tout commentaire mais jeudi, l’un des plus importants fournisseurs d’accès à internet de la ville, Hong Kong Broadband Network, a confirmé avoir reçu une ordonnance lui enjoignant de le désactiver.
« Nous avons désactivé la connexion au site internet pour nous conformer à la loi sur la sécurité nationale », a déclaré l’entreprise.
HKChronicles, qui demeure accessible depuis l’étranger et à Hong Kong par le biais de réseaux virtuels privés, est un site controversé.
#RegionsAsia Hong Kong Broadband Network blocks website to comply with security law: January 14, 2021 2:55 PMHONG KONG (REUTERS) – Hong Kong Broadband Network (HKBN) said on Thursday (Jan 14) it blocked the website for Hong Kong Chronicles in compliance… https://t.co/sMll6iasSq pic.twitter.com/kwNKRKDuvg
— @globalfirstnews (@globalfirstnews) January 14, 2021
Il a recueilli des récits et des images des immenses manifestations pro- démocratie souvent violentes qui ont secoué le territoire semi-autonome en 2019.
Le site porte une attention particulière aux allégations faisant état d’un usage excessif de la violence par la police et dresse une liste des sociétés soutenant le mouvement pro- démocratie.
Quand la police a commencé à retirer les badges permettant d’identifier les policiers lors des affrontements avec les manifestants, le site a commencé à collecter les données personnelles des agents – une tactique connue sous le nom de « doxing ».
La loi sur la sécurité nationale, mettre fin à la contestation
Cette pratique, consistant à divulguer les informations personnelles de personnes dans le but de leur nuire est illégale à Hong Kong.
Il a également révélé les noms et les coordonnées de nombreuses personnalités pro-Pékin.
Des sites similaires livrent également des informations du même type sur des militants pro- démocratie.
En Chine continentale, l’accès aux sites internet est restreint grâce à un « Great Firewall » – un jeu de mot sur la « Grande Muraille » (« Great Wall ») de Chine et le pare-feu (« firewall »). Les contenus sur les réseaux sociaux chinois peuvent être effacés ou censurés.
Hong Kong, une territoire semi-autonome, demeure en dehors de ce dispositif, ce qui a contribué à en faire un centre d’affaires international.
En juin, Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale draconienne pour mettre fin à la contestation. Elle permet à la police d’ordonner aux fournisseurs d’accès de supprimer des sites ou des contenus considérés comme l’enfreignant.
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