Jeudi soir, des centaines de médecins et personnels soignants du « collectif interhôpitaux » ont décidé d’organiser « une grande manifestation » le 14 novembre à Paris, « pour obtenir un plan d’urgence pour l’hôpital public ».
La première assemblée générale de ce collectif récemment créé s’est déroulée dans la capitale, à la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière, où les nombreux participants ont dû se répartir dans trois amphithéâtres.
La première reprend les revendications portées depuis bientôt 7 mois par les grévistes des urgences et les syndicats, notamment une « augmentation immédiate de 300 euros net mensuels de tous les salaires » et « l’arrêt des fermetures de lits d’hospitalisation ».
La seconde précise les « modalités d’action » et appelle à rejoindre le mouvement des pompiers le 15 octobre avant un « rassemblement à Paris le 29 octobre », à l’occasion du vote en première lecture du budget de la Sécu à l’Assemblée, puis à une « grande manifestation » le 14 novembre, espérée « avec le soutien de la population ».
« C’est un acte politique, pas technique. On ne joue plus »
Pas d’appel à la grève, donc, ni à une « journée morte », comme l’annonçaient pourtant syndicats et grévistes des urgences la semaine dernière.
En revanche, le collectif inter-hôpitaux propose « l’arrêt du codage » des actes médicaux, ce qui priverait les hôpitaux d’une grande partie de leurs ressources financières.
« C’est un acte politique, pas technique. On ne joue plus, il faut en finir avec l’hôpital entreprise », a justifié André Grimaldi, ancien chef du service de diabétologie de la Pitié-Salpêtrière.
« Il faut donner envie à Bercy de lâcher du lest. Les « gilets jaunes » ont réussi, alors les blouses blanches peuvent y arriver aussi », a renchéri Renaud Péquignot, président du syndicat de médecins Action Praticiens Hôpital.
« Nous sommes à la croisée des chemins. C’est la dernière chance de sauver l’hôpital tel que nous le voulons », a insisté Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie de l’hôpital Henri-Mondor (Créteil, Val-de-Marne).
Une « profonde souffrance morale »
Le chirurgien Noël Garabedian, président de la commission médicale des Hôpitaux de Paris, s’est inquiété de « voir fuir les personnels » à cause de « salaires qui ne correspondent plus du tout à la réalité ».
Faute de personnel, 900 lits sont actuellement fermés à l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), confrontée à des difficultés de recrutement et de fidélisation chez les soignants, notamment les infirmières, a fait savoir Le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch
« La pression qui est exercée sur nous pour répondre à la rentabilité est insupportable et beaucoup d’entre nous se demandent s’ils finiront leur carrière à l’hôpital public », a expliqué Hélène Gros, chef du service de médecine interne de l’hôpital Robert-Ballanger (Aulnay-sous-Bois, Seine-Saint-Denis).
Une « profonde souffrance morale » s’est aussi installée chez les jeunes médecins, à qui « l’hôpital ne parvient plus à garantir des conditions de travail et de sécurité décentes », a témoigné Victor Desplats, président du Syndicat des internes des Hôpitaux de Paris.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.