À trois semaines des vacances d’été, de nombreux secteurs du tourisme mais aussi de l’agriculture manquent cruellement de main-d’œuvre.
Alors que les grandes vacances approchent à grands pas, amenant avec elles une augmentation des demandes de travailleurs dans tous les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des thermes, mais aussi de l’agriculture pour la récolte des fruits et légumes estivaux, les chefs d’entreprises peinent à recruter du personnel saisonnier.
La formation professionnelle « ne couvre pas les besoins »
« La filière hôtellerie-restauration pèse 800.000 emplois en France, auxquels s’ajoutent plus 150.000 saisonniers l’été et actuellement, 80.000 salariés qualifiés et environ 20.000 saisonniers manquent à l’appel », énonce Laurent Barthélémy, président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière/saisonniers, sur La Dépêche.
Pourtant, les établissements de formation de ces filières professionnelles ne forment que « 35.000 jeunes », précise M. Barthélémy, « cela ne couvre pas les besoins ».
Les travailleurs saisonniers manquent à l’appel depuis la crise sanitaire du Covid et même si les salaires ont augmenté pour eux de 16 %, l’offre demeure largement supérieure à la demande.
Les conséquences dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration sont immédiates : moins de jours d’ouverture, moins de tables dans les restaurants, moins de lits dans les hôtels, avec, à la clé, une baisse importante du chiffre d’affaires.
190.000 à 200.000 postes à pourvoir en Occitanie
L’Occitanie en est un exemple criant : troisième région de France en termes d’emploi de travailleurs saisonniers, 190.000 à 200.000 postes seraient à pourvoir dans la région, correspondant à 28 % des postes dans l’hôtellerie et la restauration, 19 % des postes dans les services du tourisme – animation, loisirs, sport, culture — 16 % dans les domaines des arts, spectacles et festivals, et 10 % dans l’agriculture, rapporte La Dépêche.
Les 7 et 8 juin dernier, l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa) en collaboration avec le service emploi du Grand Montauban (Tarn-et-Garonne) organisaient leur troisième édition de Place à l’Agri, visant à communiquer sur les besoins et métiers dans le secteur de l’agriculture. Selon Damien Garrigues, président de la Fdsea, « il nous faut 24 000 saisonniers en particulier pour l’arboriculture, le maraîchage et les grandes cultures, dont 18 000 pour ramasser les pommes. Malheureusement, nous ne pouvons mobiliser que 4 000 personnes dans le Tarn-et-Garonne. Au-delà de la période estivale, il faut aller expliquer aux jeunes que les métiers de l’agriculture n’ont plus rien à voir avec ceux de nos grands-parents. Ce sont des métiers de plus en plus innovants avec de la technologie de pointe. Ces dernières années, les salaires ont augmenté de 20 % », soulignait-il sur La Dépêche.
Dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, Serge Gaillard, coprésident de l’Umih Occitanie, explique que dans son département, l’Aveyron, « 200 postes ne sont actuellement pas pourvus et à l’échelle de l’Occitanie, environ 4000 dans nos métiers ».
Afin d’augmenter l’attractivité de l’offre, les salaires ont donc été augmentés, mais cela ne semble pas être suffisant. En effet, beaucoup pointent les conditions de travail elles-mêmes, avec des heures supplémentaires fréquentes mais parfois non payées, des plages horaires de travail surchargées…
Parallèlement, le logement saisonnier demeure l’obstacle principal, les travailleurs devant parfois consacrer une bonne partie de leur salaire à payer une chambre hors de prix. Face à cela, nombre d’employeurs locaux se mobilisent afin de faciliter l’accès au logement pour ces saisonniers. Le dispositif « Un toit, un emploi » permet de signer des conventions favorisant l’insertion économique tout en assurant un logement par le biais de l’action de travailleurs sociaux.
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