La présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse s’est une nouvelle fois alarmée mercredi 7 décembre pour l’avenir des finances de l’autorité régionale des transports, après avoir bouclé son budget 2023 dans la douleur, au prix d’une augmentation de 12% de l’abonnement mensuel.
« Nous sommes face à une absence de solution durable », a regretté Mme Pécresse devant des journalistes, au sortir du conseil d’administration d’IDFM. « Nous n’avons à ce stade pas reçu de réponse satisfaisante à nos demandes de financement pérenne », a-t-elle ajouté.
L’institution qu’elle préside doit financer à partir de l’année prochaine l’exploitation de nouvelles infrastructures, comme le prolongement du RER E et le métro du Grand Paris, soit plus de 1,5 milliard d’euros de dépenses nouvelles par an d’ici 2030, a-t-elle expliqué.
Or, IDFM a besoin de l’aval du gouvernement pour relever le taux du versement mobilité (une taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 personnes), ce que refuse l’exécutif. Et celui-ci reste sourd à ses demandes, alors que l’ancien Premier ministre Édouard Philippe avait promis début 2020 de réfléchir à des sources de financement supplémentaires pour les nouvelles lignes, a expliqué l’élue (LR), qui réclame « une forme d’autonomie fiscale ».
« Les finances d’IDFM sont totalement saines, mais le coût des nouvelles lignes n’est pas financé », a-t-elle insisté.
« Nous avons évité le scénario du pire pour 2023 »
Valérie Pécresse a annoncé la tenue le 23 janvier des « Assises du financement des transports franciliens », qui associeront tous les acteurs, dont l’État, et « la population ».
« Je veux qu’on mette tout sur la table (…) pour qu’on voie qui finance quoi », a-t-elle ajouté, notant que « le vrai coût » de l’abonnement mensuel Navigo était de 240 euros par mois.
Celui-ci – dont le prix était resté inchangé depuis août 2017 – va passer le 1er janvier 2023 de 75,20 à 84,10 euros, selon la délibération votée mercredi par IDFM.
« Nous avons évité le scénario du pire pour 2023 », a estimé Mme Pécresse, une aide de 200 millions d’euros de l’État ayant permis d’éviter une augmentation plus importante.
« Face à cette hausse inédite du passe Navigo, il y a une attente des voyageurs qui est encore plus aiguë (en matière) de qualité de transport », a-t-elle remarqué, jugeant « inadmissibles » les problèmes rencontrés sur le réseau RATP ces derniers mois.
Outre le Navigo mensuel qui passera à 84,10 euros en 2023 (+11,8%), le ticket à l’unité coûtera 2,10 euros (+10,5%), le ticket vendu à bord des bus 2,50 euros (+25%) et le forfait pour la semaine 30 euros (+31,6%).
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