Pour avoir filmé et diffusé des images des émeutes qui s’étaient déroulées dans la ville de Beaune (Côte-d’Or) juste après la mort de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine), un jeune homme de 23 ans écope de six mois de prison avec sursis.
Fin septembre, un jeune homme a été jugé par le tribunal correctionnel de Dijon pour « violences aggravées ». À la barre, le prévenu a expliqué avoir filmé et diffusé des scènes de violences urbaines afin d’« avoir des likes » sur le réseau social TikTok, rapporte Le Bien public.
« Des dégradations » mais « pas d’agressions de policiers »
Les faits s’étaient déroulés au cours des nuits entre le 30 juin et le 2 juillet dernier, lors des violences urbaines qui avaient secoué la France à la suite du décès de Nahel à Nanterre, ce dernier ayant refusé d’obtempérer après un contrôle de police.
Le jeune Beaunois avait donc filmé des scènes de ce chaos dans sa ville, également touchée par ces débordements. Il les avait ensuite postés sur TikTok pour obtenir des « j’aime » et ainsi accroître sa notoriété, sa vidéo ayant été vue près de 11.000 fois. Lors de l’audience, il a plaidé n’avoir filmé que « des poubelles qui brûlent, des dégradations », mais « pas d’agressions de policiers ». À Beaune, le commissariat avait fait l’objet de tirs de mortier et des agents avaient été blessés. Des commerces avaient également été visés par les émeutiers.
L’avocate du jeune homme, elle, a plaidé pour la relaxe de son client, soulignant qu’il n’y avait qu’une seule image montrant « trois jeunes, de dos, avec une poubelle qui brûle ». Pour elle, il ne s’agissait donc que de « dégradations » et non pas de « violences », ainsi que le montrent les commentaires recueillis sur TikTok, comme le relate encore Le Bien public.
Des images qui « alimentent l’envie d’en découdre », selon la procureure
De son côté, la procureure Cosson a indiqué que la séquence montrait des pillages, des tirs de mortiers et autres cocktails molotov, ces scènes ayant été filmés « pour faire des likes », mais néanmoins « sans se rendre compte que ces images alimentent l’envie d’en découdre ».
Le tribunal a donc condamné le Beaunois à six mois de prison avec sursis et 105 heures de travaux d’intérêt général, selon France Bleu. Son téléphone portable lui a été confisqué et il doit par ailleurs régler des indemnités au titre du préjudice moral à quatre policiers, à hauteur de 250€ pour l’un des policiers et 150€ à chacun des trois autres.
La sentence prononcée à l’encontre de l’auteur de ces vidéos a d’autant plus marqué les esprits qu’une telle peine a rarement été prononcée pour des faits similaires, d’ailleurs, de nombreuses autres vidéos de ces émeutes ont circulé sur les réseaux sociaux. Il est cependant interdit par la loi de diffuser des scènes de violences sur les réseaux sociaux. « Ces vidéos, c’est une manière de faire l’apologie des scènes de violence, et cela peut entraîner d’autres scènes de violences », a notamment commenté lors de l’audience Me Jean-Philippe Morel, l’avocat de quatre policiers qui se sont constitués partie civile.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.