Il est temps de repenser le Canada « post-nation »

Par Ryan Moffatt
14 janvier 2025 08:52 Mis à jour: 14 janvier 2025 08:52

Les Canadiens ont suffisamment de raisons d’espérer, voire d’être optimistes, quant à l’avenir. Il est tentant de désespérer face à des problèmes tels que l’inflation, la détérioration constante de l’accessibilité au logement et l’éventualité d’une guerre tarifaire avec notre principal partenaire commercial. Mais le Canada a de bonnes raisons de croire en lui-même.

Le président élu des États-Unis est particulièrement séduit par l’idée que le Canada devienne le 51e État américain. Mais les ambitions canadiennes de Donald Trump relèvent plus du compliment que d’une menace, et témoignent de l’importance stratégique de notre vaste pays.

Nous nous trouvons à un carrefour économique et politique douloureux, non pas à cause d’un défaut de notre pays lui-même, mais en raison des répercussions d’une idéologie qui a indûment influencé la prise de décision dans le pays ces dernières années.

Le problème de la post-nation

En 2015, au début de son mandat de premier ministre, Justin Trudeau a déclaré qu’il considérait le Canada comme le « premier État post-national au monde » ajoutant qu’« il n’y a pas d’identité principale, pas de courant dominant au Canada ».

Le post-nationalisme peut être défini comme le processus par lequel les pays et les identités nationales perdent de leur importance face aux entités supranationales et mondiales. En d’autres termes, le mondialisme prend le pas sur le nationalisme.

De nombreux autres hommes politiques et dirigeants canadiens partageaient cette même vénération pour l’idée de post-nation, à savoir que l’allégeance à des initiatives mondiales devait primer sur les intérêts nationaux.

Une fois les ambitions post-nation déclarées, les rouages ont été activés pour en faire une réalité. Les objectifs de politique intérieure et étrangère ont été fortement influencés par les engagements mondiaux, liés comme ils l’étaient à des traités, à des initiatives et à des points de référence qui pesaient lourdement sur les obligations internationales. Des politiques d’immigration incontrôlées ont mis la nation à rude épreuve, tandis que des initiatives menées au nom de la lutte contre le changement climatique, comme l’Accord de Paris et d’autres, ont sapé notre secteur des ressources essentielles et ont trop engagé le Canada dans une transition énergétique irréaliste.

Les programmes mondialistes reposent sur une prémisse altruiste, qui prend en considération l’interaction des nations pour parvenir à une meilleure gouvernance mondiale. Ils défendent l’idée qu’une approche cohérente et mondiale de la gouvernance serait la plus bénéfique pour l’humanité dans son ensemble.

Les organisations favorables au mondialisme recherchent la coopération internationale, mais confondent souvent coopération et soumission. Il est important de noter qu’elles ne sont pas élues par les électeurs, qui n’ont guère leur mot à dire sur ces initiatives mais en subissent les conséquences. Les ambitions mondialistes sont naturellement en contradiction avec celles des nations souveraines, dont le premier devoir est le bien-être de leurs propres citoyens.

Les organisations mondiales ont certainement leur place, mais lorsqu’elles exercent une influence trop marquée, elles nuisent à la bonne gouvernance des États-nations.

La gouvernance mondiale est lourde, alors que la gestion d’un pays est suffisamment complexe même pour le système politique le plus sophistiqué.

La solution – la nation souveraine

Les pays occidentaux, dont le Canada, connaissent une montée du sentiment nationaliste parmi les électeurs, qui estiment que la mondialisation débridée ne sert pas les intérêts de leur pays.

Traditionnellement, le travail d’un gouvernement consiste à assurer la prospérité et la protection du citoyen votant, tout en maintenant une relation interdépendante mais intéressée avec les partenaires internationaux. Donner la priorité aux Canadiens n’implique pas l’abandon des obligations internationales. En fait, un Canada prospère aurait beaucoup plus de valeur à offrir sur le plan international.

Pour que le Canada soit riche et uni, ses dirigeants doivent avant tout défendre les besoins urgents du pays et rejeter les obligations internationales lorsqu’elles portent atteinte à la souveraineté et à la prospérité. Le Canada est peut-être une nation au patriotisme hésitant, mais nous ne laisserons pas notre succès se dilapider dans la poursuite d’idéaux utopiques mondialistes.

Grâce à une gestion budgétaire rigoureuse, le Canada peut retrouver le niveau élevé de sa stature nationale et internationale. Les leçons difficiles tirées de la décennie écoulée nous permettront de rejeter l’hypothèse de la post-nation et de revigorer le Canada en tant que nation souveraine, bon voisin et exemple brillant de la démocratie en action.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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