La France compterait, selon les déclarations d’Alain Chouet, ancien chef de services de renseignement de la Direction générale de la sécurité extérieurs (DGSE), « 1514 quartiers de non-droit, interdits d’accès aux forces de sécurité, aux services des secours, aux services médicaux et sociaux ». Il cite « 859 communes regroupant 4 millions d’habitants, soit 6% de la population de l’Hexagone ».
Cette interview d’Alain Chouet, réalisée par le site Oumma, à la suite de la parution de son ouvrage Sept pas vers l’enfer, met en exergue une société française souffrant de séparatisme et d’une violence fondamentaliste.
Comment se forment les ghettos de zones de « non-droit »
Il s’agit de quartiers dans lesquels la police ne peut plus aller et où le droit ne s’applique plus. Des zones dans lesquelles les habitants n’ont pas les mêmes droits que le reste de la population, des zones de ségrégation sociale.
Il explique que les vagues migratoires que la France a connues au cours du XXe siècle se sont instinctivement regroupées par affinité dans des zones géographiques, créant des phénomènes de dissidence. Puis, ces groupes se sont par la suite diluées sur l’ensemble du territoire, à mesure que l’assimilation s’opérait avec les deuxièmes et troisièmes générations.
Cependant, selon Alain Chouet, cette dilution ne s’est pas faite pour l’immigration maghrébine, arrivée massivement dans les années 70. C’était à l’époque une période de ralentissement économique et il n’a pas été possible d’intégrer ces populations par le travail. Pour leur assurer un minimum vital, ils ont bénéficié de transferts sociaux, mais certains d’entre eux ont complété ces aides qu’ils recevaient, par activités délinquantes rémunératrices qu’il fallait protéger par un isolement du reste de la collectivité nationale. C’est ainsi que sont apparu des zones de « non droit ». D’où la constitution de ces fameux « ghettos » » que les différents pouvoirs ont cherché à réduire par « une politique de construction de logements sociaux » dans le cadre des « politiques de la ville ». Mais ces politiques n’ont pas été suivies de résultats probants.
Progressivement une ségrégation orientée vers une forme de fondamentalisme
Alain Chouet, par son expérience au sein de la DGSE, a eu l’occasion d’étudier de près cette question et affirme dans son interview en tant qu’observateur que « 2 à 3% du monde musulman » s’est développé au milieu du 20e siècle sous l’impulsion des initiatives des États du monde occidental dans l’affirmation fondamentaliste de la religion.
La cause résulterait, selon lui, d’une connivence entre les États occidentaux et les régions réactionnaires et intégristes musulmanes, en raison des bénéfices financiers des monarques pétroliers. « Au total, et si on fait vraiment les comptes, les Occidentaux n’ont pas gagné grand-chose à cette soumission aux pétro-monarques et nos sociétés y ont beaucoup perdu ».
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