L’expert des droits humains de l’ONU Adama Dieng a dénoncé samedi à Khartoum la « tragédie » de la répression qui a tué 99 manifestants depuis le putsch d’octobre, appelant à juger les auteurs et à des actions « concrètes et courageuses ».
Alors même qu’il rencontrait des responsables vendredi, un jeune manifestant a été fauché d’une balle dans la poitrine selon des médecins.
Un manifestant tué au Soudan pendant la visite d’un expert de l’ONU https://t.co/tx15sVBWK5#UneFemme
— #UneFemme (@_UneFemme_) June 4, 2022
Comme lui, des milliers de Soudanais étaient sortis dans les rues pour réclamer justice trois ans jour pour jour après la mort de 128 manifestants dans la dispersion d’un sit-in réclamant à l’armée d’intégrer des civils au nouveau pouvoir après la chute de la dictature militaro-islamiste d’Omar el-Béchir.
Ce fragile partage a volé en éclats en octobre lorsque le général Abdel Fattah al-Burhane a mené son coup d’Etat avec l’appui du général Mohammed Hamdane Daglo, chef des redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
M. Dieng a indiqué qu’il rencontrerait samedi avant son départ le général Burhane tandis que M. Daglo –dont les hommes ont été accusés d’avoir participé à la dispersion de juin 2019– lui a signifié qu’il était indisponible.
Un retour en arrière au Soudan à Khartoum
« J’avais appelé à la retenue hier, mais mon appel n’a pas été entendu et des balles réelles ont été utilisées », a-t-il déploré lors d’une conférence de presse. La mort du jeune manifestant vendredi « doit faire immédiatement l’objet d’une enquête et l’auteur doit être jugé », a-t-il ajouté.
Nouvelle journée de manifestations et de répression à Khartoum. Dix personnes, au moins, ont été abattues par les forces de l’ordre. Les précisions de notre correspondant sur place. pic.twitter.com/LF4OpHIp5D
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Il a salué la levée il y a une semaine de l’état d’urgence imposé lors du putsch, vue par certains comme une main tendue vers la rue mais rejeté par les militants qui dénoncent la poursuite de la répression –99 morts et plus de 5.000 blessés selon des médecins.
Le général Burhane se dit pour un dialogue
Notant les libérations récentes de militants et manifestants –dont des dizaines sont encore derrière les barreaux, il a dénoncé des « torture et mauvais traitements » en prison, annonçant en outre que les autorités soudanaises avaient confirmé « quatre cas de violences sexuelles » contre des manifestantes.
« Il faut des actions concrètes plus courageuses pour améliorer la situation des droits humains et créer la confiance », a-t-il plaidé.
Le général Burhane se dit pour un dialogue pour relancer la transition démocratique et mercredi des haut-gradés ont annoncé « des négociations directes la semaine prochaine ».
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