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Il faut inclure Taïwan dans le système onusien pour assurer la paix dans la région indo-pacifique

septembre 12, 2024 19:17, Last Updated: septembre 12, 2024 19:17
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TRIBUNE – Alors que la 79ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies s’est ouverte le 10 septembre, Lin Chia-lung, ministre des Affaires étrangères de Taïwan, rappelle que, sous la pression de la Chine, Taïwan demeure encore exclu de l’ONU : « La tâche la plus urgente qui incombe à l’ONU est d’arrêter de se courber devant la pression de la République populaire de Chine ».

Taïwan est un partenaire indispensable de la chaîne globale d’approvisionnement. Il produit plus de 90% des semi-conducteurs les plus avancés au monde et une part significative des puces sophistiquées nécessaires à la révolution de l’intelligence artificielle. Et qui plus est, la moitié du commerce maritime mondial passe par le détroit de Taïwan, ce qui en fait un passage clé des liaisons internationales par la mer. Bien que de grandes parties du monde – et des milliards de personnes – jouissent d’une grande prospérité grâce à la paix et à la stabilité qui prévalent dans le détroit, la Chine n’a de cesse d’intensifier ses actions agressives envers Taïwan. Les tentatives de Pékin pour modifier le statu quo dans le détroit de Taïwan et étendre l’autoritarisme dans la région indo-pacifique constituent une profonde menace pour la paix et la sécurité dans le monde entier.

Ces dernières années, les dirigeants mondiaux ont profité d’occasions bilatérales ou multilatérales, comme des réunions du G7, de l’UE, de l’OTAN ou de l’ASEAN, pour mettre l’accent sur l’importance du maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan. Cependant, et tout en étant consciente de l’importance de réduire les tensions dans la région, l’Organisation des nations unies n’a rien fait face aux défis posés par la Chine ni pour permettre à Taïwan de rejoindre le système onusien. Alors que de nouvelles approches pour collaborer avec Taïwan se font jour dans la communauté internationale, avec d’énormes bénéfices pour tout le monde, l’idée de devoir choisir entre la République populaire de Chine (RPC) et Taïwan à l’ONU est une fausse dichotomie. Maintenant, l’heure est venue pour l’ONU d’évoluer et de repenser sa politique injustifiée d’exclusion de Taïwan.

La tâche la plus urgente qui incombe à l’ONU est d’arrêter de se courber devant la pression de la RPC et de déformer la résolution 2758 adoptée en 1971 par l’Assemblée générale de l’ONU. En déformant sciemment la résolution 2758 et en l’amalgamant à tort avec son propre « principe d’une seule Chine », différent de la « politique d’une seule Chine » adoptée par de nombreux pays, la RPC supprime ainsi le droit légitime de Taïwan de participer de manière significative à l’ONU et à ses agences spécialisées.

Cette non-représentation a de graves conséquences qui vont au-delà du simple fait de refuser l’accès à l’ONU aux citoyens et aux journalistes taïwanais ou de les empêcher d’assister à des réunions. En fait, la tactique de Pékin qui consiste à utiliser la résolution 2758 pour prétendre que Taïwan fait partie de la RPC est un des éléments d’une campagne plus large pour établir une base légale justifiant une future invasion armée de Taïwan. Pourtant, et contrairement aux fausses allégations de la RPC, la résolution 2758 ne fait que traiter de la représentation de la Chine à l’ONU, sans mentionner Taïwan. Elle n’établit en aucun cas que Taïwan fait partie de la RPC et ne donne aucun droit à la RPC de représenter Taïwan à l’ONU. Autrement dit, cette résolution n’a rien à voir avec Taïwan.

Ce cas illustre bien l’assurance grandissante avec laquelle la RPC entend imposer sa volonté sur la scène internationale. Et si rien n’est fait, les réclamations infondées de Pékin ne vont pas seulement altérer le statu quo dans le détroit de Taïwan, elles vont également compromettre la paix et la stabilité dans la région indo-pacifique et menacer l’ordre international établi.

Heureusement, ces derniers mois, plusieurs responsables américains ont critiqué la déformation de la résolution 2758 par la RPC pour justifier ses prétentions erronées sur Taïwan. De plus, le 30 juillet, l’Alliance interparlementaire sur la Chine, une organisation internationale comprenant 250 membres de parlements de 38 pays et de l’Union européenne, a manifesté un soutien concret pour Taïwan en adoptant un modèle de résolution sur la résolution 2758. Pour maintenir la paix et la sécurité internationales comme stipulé dans la Charte de l’ONU, cette dernière doit encourager et retrouver une interprétation correcte de la résolution 2758, tout en étudiant les moyens de résister aux ambitions agressives de la RPC.

L’expansionnisme de la RPC ne s’arrêtera pas à Taïwan. Les nouvelles règles introduites par les gardes-côtes chinois font partie d’une tactique plus large destinée à renforcer les prétentions territoriales infondées de la RPC et étendre son influence. En mettant en place de nouvelles règles qui justifient l’abordage et la rétention de navires et permet à des individus de pénétrer dans des zones maritimes contestées, Pékin entend imposer un contrôle d’eaux internationales et remettre en question les normes et revendications internationales reconnues. Pour assurer la paix mondiale et la stabilité économique, l’ONU et la communauté internationale doivent non seulement réaffirmer leur préoccupation face à l’attitude coercitive de Pékin, mais aussi travailler ensemble pour faire obstacle à ses machinations illégales.

L’histoire a montré que la détermination démocratique devait se manifester rapidement – avant qu’il ne soit trop tard. En tant que premier forum de coopération internationale, le système onusien est parfaitement à même de répondre aux défis de sécurité régionale et de maintenir la stabilité de l’économie mondiale. La 79ᵉ Assemblée générale des Nations unies et son Sommet de l’avenir sont une bonne occasion de traiter d’importantes questions de sécurité tout en avançant sur les buts plus larges que sont le développement durable et la mise en place d’une communauté globale résiliente pour les générations actuelles et futures.

Depuis des décennies, Taïwan prouve à ceux avec lesquels il travaille qu’il est un partenaire responsable et fiable. Plus récemment, nous avons aussi contribué de manière significative aux Objectifs de développement durable de l’ONU. Permettre une participation significative de Taïwan au système onusien serait sans aucun doute la meilleure option qu’a l’ONU pour atténuer toute crise régionale potentielle, maintenir la paix et la stabilité du détroit de Taïwan et favoriser la prospérité mondiale.

À l’avenir, Taïwan continuera à jouer son rôle. En travaillant avec les pays partageant les mêmes valeurs pour conserver des chaînes globales d’approvisionnement saines et résilientes – en particulier dans l’industrie des semi-conducteurs – Taïwan est déterminé à aider à pousser le monde en avant pour de nombreuses dizaines d’années à venir.

Pour un monde meilleur et plus sûr, l’ONU a besoin d’inclure Taïwan.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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