À l’origine de cet incroyable legs de 600.000 euros, un homme et une femme qui, en 1939, sont tombés amoureux dans ce château de Sillé-le-Guillaume (Sarthe) où ils étudiaient.
L’histoire d’André Guittet et de Jeanne Dufour, deux habitants de Gap (Hautes-Alpes), a débuté il y a 86 ans dans la Sarthe. Tous deux étaient alors élèves en classe de sixième et leur histoire d’amour a commencé dans la cour de récréation du collège du château de Sillé-le-Guillaume. N’ayant pas eu d’enfants, ils avaient décidé, avant de mourir, de léguer leur fortune à cet ancien établissement scolaire si cher à leurs yeux, ainsi que le rapporte France Bleu.
Pour « l’embellissement, l’entretien et l’amélioration du château »
Après le décès de Jeanne, survenu en octobre de l’année dernière, le maire de Sillé-le-Guillaume Gérard Galpin, a reçu un courrier lui apprenant que sa commune venait d’obtenir un legs pour le château. Il a été si surpris qu’il a cru « à une blague ». « Comme on est en train de faire des travaux, je me suis dit que c’était encore quelqu’un de jaloux qui nous envoyait ça », a raconté l’édile à nos confrères.
Tombé amoureux dans la cour du château de Sillé-le-Guillaume il y a 85 ans, un couple lègue 600.000 euros à l’édifice
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Cependant, après avoir contacté le notaire, il a réalisé qu’il n’en était rien. En 2009, le couple de Gapençais, « sans enfants », avait rédigé son testament, léguant ainsi au château toute leur fortune, soit 600.000 euros.
Cette importante somme d’argent ne pouvait pas mieux tomber, alors que le maire s’apprêtait à suspendre les travaux de l’édifice, faute de pouvoir les financer. Dans son testament, le couple a toutefois mis deux conditions, à savoir que la ville reste propriétaire du château et que « l’intégralité de la somme aille dans l’embellissement, l’entretien et l’amélioration du château », a spécifié le maire.
« Elle se tenait donc informée de ce qui se passait au château »
Quand ce dernier s’est rendu à Gap dans la maison du couple – la mairie étant devenue propriétaire de leurs biens – il a été surpris de constater que Jeanne se tenait informée de tout ce qui concernait le château. « Dans le bureau, il y avait notre dossier de candidature pour les Petites cités de caractère de 2016, qui n’a été tiré qu’à 35 exemplaires », a remarqué Gérard Galpin. De même, un grand portrait du château se trouvait dans la chambre du couple.
Sur place à Gap, l’édile a rencontré des connaissances du couple et a tiré d’eux quelques confidences. « Ils parlaient beaucoup de leur rencontre à Sillé-le-Guillaume alors que les gens ne savaient même pas où situer la commune… Le château a traversé leur vie, sans jamais être oublié. J’aurais souhaité retrouver sur place une lettre où ils parlaient de leurs années à Sillé-le-Guillaume, mais je n’ai rien trouvé, c’est ce que je regrette le plus », a confié le maire.
Les Gapençais ont également révélé au maire qu’André avait été professeur agrégé de mathématiques. Quant à Jeanne, elle a occupé le poste d’institutrice avant de devenir principale-adjointe d’un collège pour personnes handicapées.
« Peut-être une salle à leur nom »
Après leur première rencontre au collège, les deux tourtereaux ne se sont plus quittés de toute leur vie. Ils ont été séparés par la force des choses en 2014, lorsqu’André a quitté ce monde à l’âge de 87 ans. Jeanne, elle, est décédée à 97 ans. Lorsqu’ils avaient 20 ans, ils ont décidé d’emménager à Gap pour y bénéficier du « bon air de la montagne », a encore expliqué à BFMTV Gérard Galpin.
La chaîne d’information en continu a rapporté que l’élu avait, au nom de sa commune, déposé une plaque sur la tombe du couple défunt, à Gap. Sur celle-ci sont inscrits les mots : « En reconnaissance de votre générosité pour le château. » Parmi les futurs projets, celui de réaliser une salle d’exposition retraçant le temps où le château abritait l’ancien collège-lycée, incluant évidemment la touchante histoire de Jeanne et André. Il y aura « peut-être même une salle à leur nom », a avancé Gérard Galpin au micro de France Bleu, une idée qui est encore au stade de la « réflexion ».
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