La principale organisation professionnelle dans l’hôtellerie et la restauration, l’Umih, a indiqué vendredi avoir demandé à rencontrer le ministre de l’Intérieur après l’annonce de « règles beaucoup plus strictes » en matière de régularisation des personnes immigrées, disant ne pas souhaiter de durcissement alors que le secteur peine à recruter.
« S’il n’est pas du rôle d’une organisation professionnelle de s’immiscer dans la politique migratoire de la France », relève dans un communiqué l’Umih, l’organisation dit avoir demandé à rencontrer le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour porter « la réalité de la situation de l’emploi » dans l’hôtellerie-restauration.
L’organisation entend notamment « demander une reconnaissance au niveau national de [ses] métiers dans la liste des métiers en tension, sur le modèle de ce qui est proposé dans le secteur agricole ». Elle dit aussi « souhaiter que la nouvelle circulaire ne durcisse pas les conditions de régularisation et d’accès à l’emploi pour les ressortissants étrangers déjà présents sur notre sol et désireux de travailler dans ses métiers ».
Des rémunérations peu attractives
Néanmoins, la faiblesse des rémunérations et des horaires à rallonge sont autant de freins à l’embauche. « ll y a des secteurs qu’on a massivement aidés dans la crise et qui aujourd’hui nous disent : on n’arrive pas à recruter. Eh bien il faut qu’ils se posent la question de pourquoi ils n’arrivent pas à recruter », avait insisté la ministre du Travail Élisabeth Borne au micro de France Inter, selon BFMTV. Et d’ajouter : « j’attends qu’ils mettent des propositions sur la table. »
De son côté le Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR) a plaidé dans un autre communiqué que « l’emploi c’est assurément le meilleur outil de l’intégration en France exigée par le Ministre de l’intérieur ».
Les régularisations exceptionnelles par le travail recentrées sur les métiers en tension
« S’il est compréhensible que la régularisation d’un étranger doive rester l’exception, il est important que la procédure de régularisation d’un étranger qui justifie d’un emploi salarié reste possible », argumente Catherine Quérard, présidente du GHR.
Elle estime « urgent de publier les listes actualisées des métiers en tension qui conditionnent la régularisation des travailleurs étrangers car pour candidater à la régularisation, le travailleur étranger doit occuper un emploi figurant dans une liste de métiers reconnus en manque de main d’œuvre ».
Le ministre de l’Intérieur, qui a fait de la lutte contre l’immigration sa priorité, a adressé une nouvelle circulaire aux préfets, qui ne change pas à proprement parler les critères pour obtenir une « admission exceptionnelle au séjour » (AES), mais qui met fin à la circulaire de son prédécesseur Manuel Valls.
Celle-ci laissait une marge de manœuvre aux préfets qui pouvaient dénouer certaines situations en dérogeant au règles classiques des régularisations. Les régularisations exceptionnelles par le travail sont désormais recentrées sur les métiers en tension, dont la liste actualisée est attendue fin février.
Cela inquiète du côté des entreprises alors que le dispositif permettait à des patrons qui peinent à recruter de fidéliser leurs employés en les régularisant.
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