Arrivés les premiers sur le site, plusieurs pompiers et policiers se sont plaints de nausées et de vomissements après leur intervention sur l’incendie survenu dans la nuit de mercredi à jeudi à l’usine Lubrizol de Rouen.
Dans un communiqué relayé ce lundi par Europe 1, le syndicat Alternative police CFDT assure que certains policiers sont « en arrêt maladie pour des nausées, vomissements et vertiges ».
« Plusieurs policiers affectés à la brigade de nuit et à la compagnie départementale d’intervention de Rouen, primo-intervenants sur l’incendie dès 2 h 30 du matin, sont actuellement en arrêt maladie pour des nausées, vomissements et vertiges. Deux d’entre eux sont actuellement en traitement jusqu’au 8 octobre », peut-on lire.
Certains sapeurs-pompiers intervenus afin de mettre un terme au feu décrivent des symptômes similaires.
Le gouvernement promet la transparence totale
« Aujourd’hui, on a tous des symptômes qui s’avèrent plus ou moins importants. Cela va de maux de gorge à des diarrhées, nausées, vomissements, à la langue qui pique. Je pense que si la protection avait été efficace, on n’aurait pas eu autant de conséquences sur la santé », explique à France 3 un sapeur-pompier, sous couvert d’anonymat. Le médecin des sapeurs-pompiers assure néanmoins que ces « symptômes sont passagers et durent en général moins de 24 heures ».
L’incendie n’a pas fait de victime, mais a entraîné la formation d’un panache de fumée de 22 kilomètres de long. Des relents nauséabonds se font encore régulièrement sentir dans la métropole rouennaise.
Le gouvernement promet la transparence totale
Premier ministre en tête, le gouvernement promet de transmettre toutes les analyses de la pollution engendrée par l’incendie de l’usine chimique Lubrizol de Rouen alors que l’inquiétude était toujours de mise en Normandie, et jusque dans les Hauts-de-France où une centaine de communes auraient été « impactées par les retombées du panache de fumée ».
En déplacement dans le Morbihan à l’université du MoDem, Édouard Philippe a assuré dimanche que « pour faire face à l’inquiétude légitime des populations, il n’y a qu’une solution: le sérieux et la transparence complète et totale ».
« Nous avons souhaité faire en sorte que tout ce qui est su, que toutes les analyses qui sont réalisées soient rendues publiques », a fait valoir Édouard Philippe.
Samedi, au cours d’une conférence de presse, le préfet de Normandie, Pierre-André Durand, avait présenté les résultats de différentes analyses, dont celles très attendues concernant une éventuelle pollution atmosphérique. Il avait évoqué « une situation normale » de la qualité de l’air, sauf sur le site de Lubrizol (présence de benzène), tout en rappelant plusieurs décisions concernant l’agriculture, notamment « un gel » des récoltes, appliquant le principe de précaution.
Le préfet avait aussi assuré que les analyses seraient publiées sur le site de la préfecture. Chose faite dans la soirée, avec pas moins de quatre communiqués de la préfecture et la publication de données parfois absconses, comme « les résultats d’analyse des gaz prélevés sur canisters ».
Des suies dans l’Aisne, l’Oise et même à Lille
Des témoignages font état de suies, probablement issues du nuage noir, dans l’Aisne, l’Oise et même à Lille, conduisant l’Agence régionale de santé des Hauts-de-France à demander aux habitants de signaler aux différents services « la présence de retombées sous forme de suie ».
Les autorités d’une centaine de communes ont interdit « à titre conservatoire » la récolte des cultures et des denrées alimentaires d’origine animale en raison des retombées de suie occasionnées par le nuage qui « sont susceptibles de présenter un risque de santé publique ».
Le lait, le miel collectés et les œufs d’élevage en plein air pondus depuis jeudi « sont consignés sous la responsabilité de l’exploitant jusqu’à l’obtention de garanties sanitaires sur les productions, sur la base de contrôles officiels, » peut-on lire dans les arrêtés des préfectures publiés dimanche.
En Normandie, région agricole, l’inquiétude était toujours de mise dimanche. « Ce que l’on a jeté, ça correspond à 5.000 litres de lait, soit 1.500 à 1.800 euros: c’est à peine ce que j’arrive à me tirer comme salaire sur l’exploitation par mois », a expliqué à l’AFP Sébastien Catoir, agriculteur à Conteville, en Seine-Maritime. « Ce n’est pas à nous agriculteurs de supporter une pénalité financière comme celle-ci », a-t-il dit, alors que les causes de l’incendie restaient toujours inconnues dimanche.
Avec AFP
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