Organisation de séjours sans agrément, problèmes de formation des équipes : l’entreprise Oxygène, qui a co-organisé le séjour pour personnes handicapées à Wintzenheim touché par un incendie meurtrier en août, s’est vu refuser le renouvellement de son agrément en raison de ces manquements, indique un rapport de l’Igas.
Le 9 août, dix adultes en situation de handicap mental léger et un accompagnateur sont décédés lors de l’incendie d’un gite situé dans cette commune du Haut-Rhin. Suite à ce drame, l’inspection générale des affaires sociales (Igas) a enquêté et démontré, dans une synthèse de son rapport qui a circulé la semaine dernière, « une succession de défaillances qui, mises bout à bout, soulèvent une question systémique quant à une prise en compte effective de la sécurité des vacanciers en situation de handicap ».
Le rapport complet publié lundi indique que l’un des deux organisateurs, l’entreprise Oxygène, bénéficiait au moment de l’incendie d’un agrément provisoire pour l’organisation de ce type de séjour mais que cet agrément n’a pas été renouvelé au-delà du 31 août.
« Dysfonctionnements »
L’administration a justifié sa décision en invoquant notamment « le manque de transparence des dirigeants quant à la structure de la société », « l’organisation de deux séjours sans agrément en juin 2023 » et « des dysfonctionnements réitérés constatés lors des contrôles sur place ». Dans une longue réponse écrite, Oxygène a écarté ces reproches et indiqué qu’elle envisageait de contester la décision de non renouvellement de son agrément.
Les inspecteurs de l’Igas se sont par ailleurs étonnés que lors de la formation de deux jours suivis par les équipes recrutées pour les séjours de l’été 2023, « il n’est pas abordé les questions de sécurité incendie qu’il s’agisse des dispositifs d’alerte et de secours requis (DAAF, extincteurs, issues de secours, …) ou des protocoles d’évacuation ». En outre, ni Oxygène, dont le siège social est à Lyon, ni le co-organisateur, Idoine, dont le siège est situé à Besançon, n’ont vérifié l’application des règles par les gîtes prestataires, constatent-ils.
« Nécessité de revoir d’urgence les procédures »
Au final, l’enquête de l’Igas souligne « la nécessité de revoir d’urgence les procédures » permettant aux organisateurs de vacances adaptées et aux pouvoirs publics « de s’assurer de la mise en sécurité des locaux accueillant des vacanciers handicapés contre les incendies » et émet une série de recommandations. Contacté par l’AFP, l’avocat d’Oxygène Me Alain Jakubowicz n’a pas répondu dans l’immédiat.
En plus de cette enquête administrative, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour homicides et blessures involontaires « aggravées par la violation d’une obligation de sécurité ou de prudence ». Elle examinera la portée des actions de la propriétaire du gîte incendié et du maire de la ville.
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