Augmentation générale de la rémunération des 5,7 millions d’agents publics, à un mois de la présidentielle. Le gouvernement a annoncé le 14 mars le dégel du point d’indice « avant l’été », et pour la première fois depuis février 2017.
« La décision est prise aujourd’hui, nous allons lancer les discussions avec toutes les parties prenantes (…) afin de permettre qu’elle soit effective (…) avant l’été », a déclaré la ministre Amélie de Montchalin dans un entretien au journal Le Parisien.
Ce prochain dégel du « point », qui sert à calculer la rémunération des fonctionnaires et contractuels, marque une rupture avec la politique salariale menée jusqu’ici par le gouvernement, plus favorable à des revalorisations ciblées.
Plus généralement, les augmentations générales se font rares depuis une dizaine d’années. La dernière avait été consentie par François Hollande en février 2017, déjà en fin de mandat. Le Président socialiste avait dégelé la valeur du point en deux temps, pour la porter à 4,68 euros.
Une raréfaction des augmentations que sept des neuf syndicats représentatifs de la fonction publique s’apprêtaient à dénoncer une nouvelle fois jeudi, en s’associant à une mobilisation interprofessionnelle pour les salaires.
Hausse de l’indice des prix à la consommation
« Il y a un élément nouveau aujourd’hui », a insisté lundi la ministre de la Transformation et de la Fonction publique pour justifier le changement de cap. « L’inflation persiste, elle est forte et durable », a souligné Amélie de Montchalin.
Selon une première estimation de l’Insee, l’indice des prix à la consommation a de fait bondi de 3,6% au mois de février sur un an, alimenté par la flambée des prix de l’énergie, aggravée par le conflit russo-ukrainien.
Pour « protéger le pouvoir d’achat des fonctionnaires » et contractuels, le gouvernement a également choisi d’agir sur l’indemnité kilométrique perçue par les agents qui utilisent leur véhicule personnel dans le cadre de leurs fonctions. « Nous allons l’augmenter, comme pour les salariés du privé, d’au moins 10 % », a précisé la ministre au Parisien, et « cette mesure sera effective dans les prochains jours ».
À moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, le ministère a assuré que ces mesures avaient été décidées « sur la base de déterminants économiques ». « Ça n’est pas une décision politique, mais un amortisseur pour protéger le pouvoir d’achat des fonctionnaires » et des contractuels, a-t-il encore argumenté.
Si le dégel du point d’indice se confirme, il sera inscrit « dans une loi de finances rectificative, qui devra être votée au Parlement cet été », a précisé Amélie de Montchalin lundi soir.
Son montant précis sera calibré « en concertation avec les organisations syndicales et les employeurs », a-t-elle affirmé, précisant à titre d’exemple qu’une hausse d’1% de la valeur du point aurait un coût de deux milliards d’euros pour le gouvernement.
Les négociations avec les employeurs publics commenceront dans les prochains jours, a précisé le ministère.
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