Canada : Le ministre de l’Intérieur reconnaît que des députés canadiens travaillent pour des États étrangers

Par Noé Chartier
11 juin 2024 06:15 Mis à jour: 16 juin 2024 19:53

Le ministre canadien de la Sécurité publique (Ministère de l’Intérieur), Dominic LeBlanc, affirme avoir eu en sa possession une liste de députés canadiens qui servent les intérêts d’États étrangers. Il précise ne pas être mesure de révéler ces noms en raison des lois qui protègent les renseignements classifiés. 

« Je connais certains des noms apparus dans divers documents des renseignements », a déclaré M. LeBlanc, au comité de la sécurité publique de la Chambre des communes (Parlement) le 6 juin.

Le ministre défendait son projet de loi, appelé C-70, qui vise à réviser la législation sur la sécurité nationale afin de mieux contrer l’ingérence étrangère dans le pays.

Les députés conservateurs au sein du comité auraient aimé en apprendre davantage sur les révélations explosives présentées dans le rapport du Comité parlementaire de la sécurité nationale et du renseignement en date du 3 juin.

Le rapport, basé sur environ 4000 documents officiels, indique que certains députés « ont commencé à soutenir sciemment des acteurs étatiques étrangers peu après leur élection ».

« Cela jette un voile de suspicion sur chacun des membres élus de la Chambre. Connaissez-vous les noms de ces personnes ? » a demandé Franck Caputo, député conservateur.

Le ministre a répondu par l’affirmative, mais il a ajouté qu’il n’avait pas participé à la production du rapport du Comité et qu’il ne savait donc pas quels documents ont été consultés dans le cadre de son examen.

« Mais je suis convaincu d’avoir eu accès aux informations de renseignement les plus importantes, y compris, dans certains cas, les noms des personnes concernées», a déclaré le ministre.

M. LeBlanc a refusé de rendre les noms publics, affirmant que ceux-ci sont contenus dans des rapports de renseignements qui, dans certains cas, ne sont ni corroborés ni vérifiés. Rendre publique une liste de noms qui n’est pas entièrement fiable serait « tout simplement irresponsable », a-t-il déclaré.

« Si la GRC (Gendarmerie royale du Canada), par exemple, dans sa sagesse, décide que des accusations doivent être portées en consultation avec les procureurs appropriés, cela relève de notre système démocratique fondé sur la primauté du droit », a-t-il déclaré. « Je ne vais pas enfreindre la loi sur la sécurité de l’information et risquer des poursuites pour un coup politique. »

Le 5 juin, la GRC a déclaré à Epoch Times qu’elle ne pouvait pas confirmer si des enquêtes avaient été ouvertes concernant des parlementaires. 

Elle a cependant confirmé qu’elle menait des enquêtes sur « un large éventail d’ingérences étrangères au Canada, y compris des questions qui touchent aux institutions démocratiques ».

Elle déclare ne pas être au courant de tous les éléments du rapport.

Le rapport sur l’ingérence étrangère a été commandité par le premier ministre Justin Trudeau en mars 2023. Au cours des semaines précédentes, des informations dans les médias avaient suggéré une ingérence généralisée de Pékin.

Au début du mois de mai, le gouvernement libéral (Trudeau) a déposé le projet de loi C-70, loi relative à la lutte contre l’ingérence étrangère, afin de répondre à cette menace. Il prévoit, entre autres, la création d’un registre d’influence étrangère ainsi que des infractions pénales supplémentaires.

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