Les ingérences russes et chinoises en France sont fustigées dans un rapport de la commission d’enquête parlementaire sur le sujet, publié jeudi, qui recommande des règles plus strictes pour la reconversion des personnalités politiques et une meilleure protection des chercheurs français.
Des pages du rapport avaient déjà fuité la semaine dernière concernant le parti Rassemblement national accusé d’avoir été une « courroie de transmission efficace » du discours du Kremlin. Marine Le Pen avait aussitôt fustigé un rapport « malhonnête » et « politisé ».
« Cyberattaques » et « manipulations de l’information »
Au-delà du parti du RN, la députée du parti présidentiel Renaissance Constance Le Grip, décrypte dans ce rapport les méthodes d’ingérences en France comme les « cyberattaques », les « manipulations de l’information », les « atteintes au patrimoine scientifique » ou le « recrutement d’anciens responsables ». Elle fait de la Russie la « principale menace » en la matière et pointe du doigt une « russianisation » de la Chine qui a, selon elle, de « plus en plus recours à des manœuvres agressives et malveillantes ».
Concernant la « guerre informationnelle », la députée affirme, en s’appuyant sur une enquête du journal Le Monde, que la « responsabilité russe fait peu de doute » dans l’affaire des « Macron Leaks « de 2017, une fuite de « neuf gigaoctets de données relatives à la campagne d’Emmanuel Macron » mises en ligne le 5 mai, deux jours avant le second tour.
Elle s’inquiète aussi de la « capture » de certaines élites, taxées de « naïveté » voire de « connivence » avec la Russie, avec une « tendance » de certains hauts fonctionnaires français retraités, « en particulier des officiers de l’armée française », à « développer dans les médias un discours proche des positions russes ».
« Incompatibilités » et « devoir de réserve »
Pour les hauts fonctionnaires, la rapporteure préconise un régime « d’incompatibilités » plus strict pour la reconversion dans des postes au sein d’entreprises au service d’États étrangers, et le maintien d’un « devoir de réserve ». Elle préconise un encadrement aussi pour les anciens responsables politiques.
Elle se penche notamment sur le cas de l’ancien Premier ministre François Fillon, passé par deux conseils d’administration de multinationales russes, quittés depuis la guerre en Ukraine. Et sur celui de Maurice Leroy, ancien député et ministre, toujours en poste dans l’entreprise d’aménagement de la construction Mosinzhproekt (MIP), chargée de gérer les projets du Grand Moscou.
« L’infiltration chinoise »
Concernant la Chine, « la menace la plus importante » pèse sur la « recherche et les entreprises » françaises, estime Constance Le Grip. « L’infiltration chinoise dans le monde universitaire et dans les laboratoires de recherche est devenue un point d’attention absolument majeur pour les autorités françaises », souligne-t-elle.
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