Inondations dans l’Ouest : l’eau monte moins que prévu, trois départements restent en vigilance rouge

Par Epoch Times avec AFP
31 janvier 2025 09:54 Mis à jour: 31 janvier 2025 09:54

Le pic de crue pourrait être moindre que redouté jusqu’alors à Redon, en Ille-et-Vilaine, département qui reste toutefois en vigilance rouge pour crues jusqu’à vendredi, tout comme le Morbihan et la Loire-Atlantique.

« Nous nous trouvons actuellement sur un plateau de montée de crue. Le pic est à venir et devrait vraisemblablement être atteint demain (…) en fin de journée », a fait savoir la mairie de Redon jeudi soir.

« Nous étions ce (jeudi) matin à 5,11 m, avec une relative différence par rapport à ce qui était prévu, en l’occurrence 5,65 m. Donc on voit que les choses se tassent, se stabilisent », a souligné le préfet d’Ille-et-Vilaine, Amaury de Saint-Quentin, en visite dans cette ville habituée des inondations, lors d’une visite jeudi après-midi. À 19h00, l’eau stagnait à 5,10 m.

(DAMIEN MEYER/AFP via Getty Images)

« On est quand même sur une crue comparable à celle de 1995-2001, ça se jouera à quelques centimètres », a complété Jean-François Mary, président de l’agglomération de Redon, soit 5,35-5,36 mètres, loin de la crue historique de 1936 avec 5,56 m. « Il y a eu 1995, 2000, 2001 et 2025 à présent. On ne s’y habitue jamais à ces crues », constatait Christelle Bernard, 65 ans, en prenant des photos le long de la berge.

« La décrue sera lente, ça fait un peu peur », lâchait Isabelle Rousselet, 66 ans, en contemplant « ces flots impressionnants ».

(JEAN-FRANCOIS MONIER/AFP via Getty Images)

Très vulnérables car entourés de rivières, de marais et d’un canal, plusieurs quartiers de Redon, en Ille-et-Vilaine, et de Saint-Nicolas-de-Redon, côté Loire-Atlantique, ont les pieds dans l’eau depuis la veille.

La mairie de Redon estimait à 750 (sur près de 10.000) le nombre d’habitants « susceptibles d’être impactés ». Aucune nouvelle évacuation n’a été nécessaire jeudi. À l’échelle du département, 1106 personnes ont été évacuées depuis dimanche, un chiffre stable, selon la préfecture. À Saint-Nicolas-de-Redon, de l’autre côté du pont inondé dont l’accès était bloqué par des gendarmes, 300 personnes ont été évacuées, selon la préfecture de Loire-Atlantique.

Les crues n’ont pas fait de victime mais au total, quelque 1600 personnes vivant dans deux zones inondées sur les deux départements limitrophes ont quitté leur logement.

« Solidarité avec les habitants de l’Ouest qui font face à des inondations », a écrit jeudi matin le président Emmanuel Macron sur X.

« L’état de catastrophe naturelle sera déclaré dans les prochains jours », a affirmé sur franceinfo la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

Une « amélioration progressive de la situation »

À Rennes, traversée par deux rivières, « la fin de l’épisode de précipitations et l’amorce de la décrue permettent d’envisager une amélioration progressive de la situation », a fait savoir la mairie en fin d’après-midi. Sur l’Ille, « la décrue devrait s’amorcer dans la nuit et demain matin », tandis que pour la Vilaine, « les niveaux d’eau restent en dessous de ceux observés lundi » et le pic de crue est attendu jeudi dans la soirée. La ville se préparait déjà à la suite, en organisant les opérations de nettoyage « qui ont débuté ».

Au sud de Rennes, le Pont-Réan sur la départementale 577, qui pourrait avoir été fragilisé par la montée de l’eau, comme d’autres ouvrages d’art, a été provisoirement fermé à la circulation, a fait savoir le département. La circulation des trains entre Rennes et Nantes, qui passe par Redon, est totalement interrompue au moins jusqu’à lundi, et Redon n’est plus accessible que par un seul grand axe de circulation routière, venant de Rennes.

Ces crues ont aussi de nombreuses conséquences sur l’agriculture.

« Cette situation n’est pas sans conséquence sur les exploitations agricoles » d’Ille-et-Vilaine, relève dans un communiqué le syndicat agricole FDSEA. « Certaines d’entre elles ont vu leurs stabulations inondées, jusqu’à un mètre d’eau a été constaté, et des bâtiments ont souffert des fortes rafales de vent. Les céréales semées à l’automne sont noyées et subissent elles aussi cette forte pluviométrie. »

Par ailleurs, cinq départements sont en vigilance orange pour crues (Eure, Oise, Sarthe, Seine-Maritime, Somme). En revanche, la vigilance orange pour pluie-inondation a été levée dans les Alpes-Maritimes et le Var.

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