Inondations en Espagne : nouveau bilan d’au moins 62 morts, l’UE est « prête à aider » face à une « monstrueuse » montée des eaux

Par Epoch Times avec AFP
30 octobre 2024 14:59 Mis à jour: 30 octobre 2024 15:01

Au moins 62 personnes ont péri dans des inondations dramatiques qui ont dévasté mardi soir le sud-est de l’Espagne, semant le chaos dans de nombreux villages coupés du reste du pays, auxquels les secours s’efforcent mercredi d’accéder.

« À l’heure actuelle, et de manière provisoire, le nombre de victimes mortelles atteint 62 personnes », a annoncé mercredi midi l’organisme officiel qui coordonne les opérations de secours. Mais « le processus de recensement et d’identification des victimes se poursuit », a-t-il précisé.

Ce bilan est sans doute appelé à évoluer et les autorités ont ouvert une ligne téléphonique réservée aux personnes à la recherche de parents portés disparus. C’est le cas, par exemple, de Jessica Sandoval, qui a expliqué à la télévision nationale TVE qu’elle est sans nouvelle de son frère à Valence.

Dans une brève allocution télévisée, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a apporté son soutien aux familles des victimes et aux sinistrés. « Nous ne vous laisserons pas seuls », a-t-il promis, en demandant aux habitants de rester vigilants. « Nous ne pouvons pas considérer que cet épisode dévastateur est terminé », a souligné M. Sánchez. Il y a « des communes inondées, des routes et des voies coupées, des ponts brisés par la violence des eaux », a-t-il rappelé, de nombreuses localités restant inaccessibles.

(Photo Mateo Villalba Sanchez/Getty Images)

« La situation est terrible », a assuré à des journalistes la ministre de la Défense Margarita Robles, en précisant qu’un millier de militaires, soutenus par des hélicoptères, se trouvaient sur la zone pour prêter main forte aux services de secours.

Parmi les communes les plus touchées figurent L’Alcudia, dans la région de Valence, et Letur, dans la province voisine d’Albacete (région de Castille-La Manche), où six personnes sont portées disparues, la crue soudaine ayant envahi les rues et emporté des voitures.

« La situation est dantesque (…) Je n’avais jamais vu cela », a déclaré à la TVE Consuelo Tarazona, la maire d’Horno de Alcedo, commune de la banlieue de Valence. La montée des eaux a été « monstrueuse », a-t-elle dit. « Nous avons été inondés tout d’un coup, sans pouvoir prévenir les voisins ».

Les autorités ont demandé aux habitants de ne pas se déplacer par la route, tandis que le gouvernement central a mis en place une cellule de crise.

« Il existe encore des difficultés d’accès à certains sites, ce qui fait qu’on ne dispose pas encore de données complètes sur l’impact » des intempéries, a prévenu le roi d’Espagne Felipe VI dans une courte allocution. Le souverain s’est dit « dévasté » dans un message sur X, plus tôt dans la matinée.

L’Union européenne est « prête à aider » l’Espagne, confrontée à « une situation dramatique », a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen mercredi. « Nous avons activé notre système satellite Copernicus pour aider à coordonner les équipes de secours, et nous avons déjà proposé d’activer notre mécanisme de protection civile », a précisé Ursula von der Leyen à Bruxelles.

Le phénomène de la « goutte froide »

L’agence météorologique nationale Aemet avait placé mardi soir en alerte rouge la région de Valence et déclaré le deuxième niveau d’alerte le plus élevé dans certaines parties de l’Andalousie, prévenant que les pluies allaient se poursuivre au moins jusqu’à jeudi.

La région de Valence et la côte méditerranéenne espagnole en général subissent régulièrement, en automne, le phénomène dit de la « gota fria » (la « goutte froide »), une dépression isolée en haute altitude qui provoque des pluies soudaines et extrêmement violentes, parfois pendant plusieurs jours.

Les scientifiques avertissent depuis plusieurs années que les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur et les tempêtes sont à la fois de plus en plus fréquents, de plus en plus longs et de plus en plus intense.

Ces catastrophes peuvent désormais toucher « n’importe qui, n’importe où » : « nous devons sérieusement réfléchir à la façon de mieux concevoir nos paysages, nos villes et nos cités », a prévenu dans une note Jess Neumann, professeur d’hydrologie à l’université de Reading au Royaume-Uni.

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