Depuis plus de deux semaines, des blocages paralysent l’île en proie à une insécurité profonde. Ses habitants exhortent l’État à agir. Gabriel Attal a demandé mercredi une « accélération » du démantèlement d’un camp de demandeurs d’asile africains installé dans le quartier de Cavani, à Mamoudzou.
« A ce stade, 200 personnes ont été évacuées (du camp de Cavani, ndlr). Il en reste 500. Je demande une accélération des opérations d’évacuation du camp du stade de Cavani », a affirmé à l’Assemblée nationale le Premier ministre, qui répondait au chef de file des députés Les Républicains Olivier Marleix.
Merci @oliviermarleix de se faire le porte-parole des Mahorais. Que le @gouvernementFR cesse de nous payer de mots et qu’il passe immédiatement à l’action! Il y a urgence #Mayotte https://t.co/Kx5zuaFXnc
— Mansour KAMARDINE – Officiel (@Kamardine_M) February 7, 2024
« Je le dis très clairement et très fermement, je le redis : le démantèlement de ce camp est en cours et sera mené à son terme », a ajouté M. Attal.
On attend des actions ferme et concrètes !! ON VEUT L’ÉTAT D’URGENCE ! @GabrielAttal @EmmanuelMacron @Kamardine_M @DeputeeEstelle #Mayotte #Rahachiri https://t.co/MGuInFfa3h
— ??????? ?☥ (@bledartfit) February 7, 2024
« Nous voulons la sécurité »
Démarrée le 25 janvier à la demande de Gabriel Attal, l’évacuation de ce camp de plusieurs centaines de demandeurs d’asile africains cristallise les tensions entre habitants et réfugiés à Mayotte, paralysée par des blocages depuis plus de deux semaines.
Des membres d’un collectif citoyen et des habitants bloquent les principaux axes routiers de l’île pour protester contre l’insécurité et l’immigration dans ce territoire de l’océan Indien, département le plus pauvre de France. Ainsi, les « forces vives » ont organisé une nouvelle journée de mobilisation dans les rues de Mamoudzou le 6 février. Plus d’un millier de manifestants étaient mobilisé. « Nous tous ici avons été au moins une fois agressé. Je marche pour faire savoir que Mayotte a mal, Mayotte souffre et Mayotte veut se relever » clame une manifestante dans un reportage de TV5Monde. « Nous voulons qu’une seule chose, c’est d’être en sécurité » poursuit-elle.
IL FAUT SOUTENIR Mayotte ! « Les Mahorais se font tuer, agresser, caillasser tous les jours… quelle est la réponse de l’État ?! On est pas à l’abri d’une guerre civile » : la colère ne faiblit pas à #Mayotte face au chaos sécuritaire, migratoire et social pic.twitter.com/TvsVWNTfg7
— Le Souverainiste (@LSouvrainiste) February 6, 2024
Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants alors qu’ils tentaient de forcer les cordons de forces de l’ordre. Ils se sont rendus devant les locaux de Solidarité Mayotte pour demander la fermeture des associations humanitaires. « L’État protège le pire ennemi de Mayotte : Solidarité Mayotte », clame un manifestant dans un mégaphone selon Franceinfo.
Une réunion s’est tenu au conseil départemental entre élus et forces vives. « Notre demande principale reste la même : qu’on nous dépêche un médiateur de Paris pour échanger avec la population mahoraise avant que ça ne dégénère », déclare le président du conseil départemental . « On nous avait promis la nomination d’un ministre des Outre-Mer qui sera notre interlocuteur, mais cette nomination tarde à venir. » Il conclut : « Aujourd’hui, je suis écouté par les forces vives, pas forcément entendu, ça ne durera peut-être pas longtemps. Il faut que le gouvernement entende les Mahorais. »
Si l’immigration à Mayotte vient essentiellement des Comores voisines, les exilés installés à Cavani sont originaires en majorité de l’Afrique des Grands Lacs. Ils sont installés depuis des mois au stade de Cavani, un quartier de la ville de Mamoudzou, et dans les rues environnantes, dans des cases faites de planches de bois et recouvertes de bâches.
Mardi lors d’un point presse, le chef des députés LR Olivier Marleix avait réclamé un « changement de registre » du gouvernement dans son action à Mayotte, appelant la Marine nationale à « couper un certain nombre de voies maritimes » pour « tarir les flux » de migrants. Son collègue Pierre-Henri Dumont avait de son côté demandé des moyens « radars » pour « détecter plus en amont l’arrivée des kwassa-kwassa (embarcations de fortune) depuis les Comores ».
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