L’Université Aix-Marseille fermera temporairement l’un de ses sites du centre de Marseille en raison de l’insécurité liée au trafic de drogue à proximité, mais les cours seront assurés en distanciel, a annoncé son président dans une lettre dont l’AFP a obtenu copie mercredi.
« Comme vous le savez, après des mois d’inquiétude et d’alerte, le doyen de la faculté d’économie et de gestion du site Colbert à Marseille a pris la décision de fermer l’accès à ce bâtiment aux étudiants et aux personnels, faute de pouvoir assurer leur sécurité », écrit Éric Berton dans une lettre adressée au préfet et à la préfète de police des Bouches-du-Rhône, ainsi qu’à la procureure et au maire de Marseille.
La fermeture du site Colbert, situé à quelques encablures du Vieux-Port, doit prendre effet vendredi après les cours et durer jusqu’au 13 octobre, dans l’espoir de trouver des solutions pour résoudre le problème, a précisé une source universitaire à l’AFP.
Quelque 1500 étudiants et une cinquantaine de personnels fréquentent cette antenne de la faculté. « Les cours seront assurés en distanciel et les personnels, pour certains, seront redéployés ou en télétravail », poursuit le président, précisant que ce choix « est le pire » qui puisse lui être « donné de faire tant l’accueil et le bien-être de nos étudiants sont au cœur » de l’engagement de l’Université.
« Points de deal de drogue à proximité »
Attachés à une présence universitaire depuis des années dans ce quartier pauvre du centre-ville, les personnels ont vu une dégradation de la situation avec l’apparition de points de deal de drogue à proximité, a indiqué une source universitaire à l’AFP. « Mais il existe une vraie volonté d’Aix-Marseille Université de rester au cœur de Marseille », a-t-elle insisté.
Cité portuaire marquée par de fortes inégalités, Marseille est touchée depuis des dizaines d’années par les trafics de drogue. Mais le niveau de violence pour le contrôle des points de vente de stupéfiants est en hausse, comme dans d’autres villes de France.
Plus d’une quarantaine de personnes tuées cette année
Début juin, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, avait pris la décision de fermer jusqu’à nouvel ordre la médiathèque Marc-Bernard, un des derniers services publics de Pissevin, quartier paupérisé de la périphérie de Nîmes. C’est au pied de ces barres d’immeubles que deux personnes, dont un enfant de dix ans atteint d’une balle perdue, sont décédées fin août dans des violences liées au trafic de stupéfiants.
À Marseille, plus d’une quarantaine de personnes ont été tuées cette année dans les guerres de territoires entre trafiquants, la procureure évoquant un « bain de sang ». De son côté, la préfecture de police avait reconnu mardi une « dégradation » de la situation dans le quartier Colbert, mais elle soulignait avoir déployé des CRS en renfort des effectifs locaux « présents tous les jours ». Elle a aussi indiqué qu’une « opération d’enlèvement de points de deal » avait eu lieu la semaine dernière et que « tous les moyens sont déployés » pour améliorer la situation, proposant au président de l’Université de le rencontrer « rapidement ».
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