« Intensification de la violence » dans l’est de la RDC : « des informations terrifiantes » de viols d’enfants à des niveaux jamais atteints, s’alarme l’UNICEF

Par Epoch Times avec AFP
15 février 2025 10:15 Mis à jour: 15 février 2025 11:55

La patronne de l’Unicef s’est alarmée jeudi de l’augmentation des violations graves des droits des enfants par les parties au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en particulier les viols

« Je suis profondément alarmé par l’intensification de la violence dans l’est de la RDCongo et son impact sur les enfants », a déclaré Catherine Russell sur X.

« Au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, nous recevons des informations terrifiantes de violations graves contre les enfants par les parties au conflit, notamment des viols et d’autres formes de violences sexuelles, à des niveaux dépassant tout ce que nous avons vu ces dernières années », a écrit Catherine Russell dans un communiqué.

Par exemple entre le 27 janvier et le 2 février, les partenaires de l’agence onusienne sur le terrain ont enregistré une multiplication par cinq du nombre de cas de viols traités dans 42 centres de santé, dont 30% étaient des enfants, a-t-elle indiqué.

Et « les véritables chiffres sont probablement plus élevés parce que de nombreux survivants sont réticents à se signaler », a-t-elle insisté, notant que les humanitaires « sont à court de médicaments pour réduire le risque du VIH après les agressions sexuelles ».

« Une mère a raconté à notre personnel comment ses six filles, la plus jeune âgée de seulement 12 ans, ont été systématiquement violées par des hommes armés alors qu’elles cherchaient à manger. »

Un groupe d’enfants, dont certains ont été déplacés et ont cherché refuge dans l’église à la suite d’affrontements, se rassemble dans la cour de l’église Notre-Dame d’Afrique à Goma, le 2 février 2025. Le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo risque de dégénérer en une guerre régionale plus large, a déclaré le président du Burundi le 1er février 2025, alors que la principale agence sanitaire d’Afrique a averti que les combats pourraient déclencher de nouvelles épidémies de maladies graves. Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a promis de marcher sur la capitale Kinshasa après s’être emparé de Goma, la plus grande ville de l’est de la RDC. (Photo JOSPIN MWISHA/AFP via Getty Images)

1100 mineurs non accompagnés identifiés

Alors que le groupe armé M23 et les forces rwandaises continuent d’avancer dans l’est du pays, « des milliers d’enfants vulnérables dans des camps de déplacés ont été obligés de fuir plusieurs fois pour échapper aux combats », a par ailleurs souligné Catherine Russell. Et des centaines d’enfants ont été séparés de leurs familles, « les exposant à des risques accrus d’enlèvements, de recrutement et d’utilisation par des groupes armés, et de violences sexuelles », a-t-elle ajouté, précisant que sur les deux dernières semaines, 1100 mineurs non accompagnés ont été identifiés au Nord et au Sud-Kivu.

« Même avant la récente intensification de la crise, le recrutement d’enfants par des groupes armés était déjà en hausse dans la région. Désormais, les parties au conflit appelant à la mobilisation de jeunes combattants, le rythme de recrutement va probablement s’accélérer », s’est-elle inquiétée, évoquant des enfants recrutés dès l’âge de 12 ans.

Le groupe armé antigouvernemental M23 (« Mouvement du 23 mars »), qui n’a cessé de gagner du terrain face à l’armée congolaise depuis sa résurgence fin 2021, a pris fin janvier la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, et avance désormais vers Bukavu, capitale du Sud-Kivu.

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