Aux Jeux Olympiques tenus cette année à Rio de Janeiro, l’équipe chinoise a connu sa pire performance depuis 20 ans. Les internautes chinois pensent que cela serait dû davantage à l’absence de scrupules des dirigeants des autorités sportives qu’au niveau inadéquate de leurs athlètes.
Le 1er septembre dernier, l’agence officielle Xinhua a rapporté que Xiao Tian, ancien chef adjoint de l’Administration générale des sports, a reconnu avoir reçu des pots-de-vin de près de 8 millions de yuan (environ 1,1 million d’euros). En échange de cet argent, il avait « aidé » des tiers à accueillir des compétitions, obtenir des promotions et à faciliter la conclusion des contrats.
Moins d’un mois auparavant, la Chine terminait les JO de Rio à la troisième place pour le nombre de médailles d’or, ce qui est assez décevant compte tenu de l’énorme quantité d’argent et de main-d’œuvre investi par l’État dans cette affaire. Avec 26 médailles d’or, la Chine s’est placée derrière le Royaume-Uni, avec une de plus et n’a remporté que près de la moitié de la totalité de médailles des États-Unis, avec leurs 46 médailles d’or.
Alors que les médias d’État ont gardé le silence sur les détails des méfaits de Xiao Tian, le site d’information Sina a rapporté qu’il avait été entaché de népotisme. Les internautes, furieux du fait que la performance de la Chine à Rio aurait pu être poignardée dans le dos, se demandent si Xiao avait détourné davantage d’argent que ce les autorités étaient prêtes à annoncer.
Tian Hua, la deuxième épouse de Xiao, a été signalée être responsable des compétitions de cavaliers, en n’ayant aucune expérience ni compétence dans ce domaine. Selon Sina, les deux époux ont reçu des pots-de-vin déguisés en frais de déplacement pour assister aux cérémonies d’ouverture lors des différentes compétitions.
Selon Sina, Sonny, le fils de Xiao, profite de sa participation dans de nombreuses entreprises en Chine et aux États-Unis. En octobre 2010, ESPN a rapporté qu’il était devenu propriétaire minoritaire du Texas Legends, une équipe de basketball de la NBA Development League. Il a également travaillé pour la société chinoise Ticketmaster quand cette dernière a obtenu les droits exclusifs de vente de billets pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008.
« J’ai enfin compris la raison derrière la mauvaise performance [de la Chine] lors des Jeux Olympiques de cette année », a écrit un internaute de Pékin sur Sina Weibo, l’équivalent chinois de Twitter.
Un autre internaute de la province du Jiangxi dans le sud-est de la Chine est allé plus loin : « Je pensais que davantage de responsables sportifs corrompus seraient arrêtés après Rio. Vous n’avez qu’à regarder les résultats. »
D’autres n’ont pas cru aux relativement modestes montants des pots-de-vin que Xiao avait été accusé d’avoir perçus.
« Combien de zéros devraient être ajoutés derrière ce montant ? », demandait un post provenant de Pékin.
D’autres internautes ont suggéré que davantage de responsables sportifs fassent l’objet d’une enquête plus approfondie.
D’après Xinhua, Xiao a été jugé par le tribunal populaire de Nanyang. Lui et sa femme avaient été arrêtés pour être mis en examen, démis de leurs fonctions et expulsés du Parti communiste l’an dernier. Le verdict n’a pas encore été rendu public.
Le procès de Xiao n’est que le dernier des scandales dans le domaine du sport en Chine.
Zhao Lei, ancien directeur adjoint du centre de taekwondo de l’Administration générale des sports, a été condamné à trois ans de prison en novembre 2015 après qu’il ait été établi qu’il ait accepté plus de 300 000 yuan (environ 40 000 euros) de pots-de-vin, a rapporté China Youth Daily, une publication gérée par l’État.
Une partie de cet argent provenait du Bureau des sports de la province du Henan dans le centre de la Chine qui, en 2009, avait payé Zhao afin que ses athlètes soient favorisés pour remporter les médailles d’or lors de la compétition nationale de taekwondo.
En 2013, Xinhua a fait part de mesures sévères imposées à la ligue de football professionnel chinoise : 58 joueurs, responsables et arbitres, ainsi que 12 clubs ont reçu des amendes ou ont été autrement punis pour corruption et trucage des matchs.
En 2012, la Télévision Centrale de Chine gérée par l’État a rapporté que Wu Shaohui, capitaine de l’équipe nationale de football, avait accepté des pots-de-vin de 1,2 million de yuan (environ 160 000 euros). Les joueurs lui ont offert des objets de luxe, comme une montre Omega et une valise Louis Vuitton ; un footballeur lui a donné directement environ 100 000 yuan (environ 13 400 euros) pour améliorer ses chances d’être sélectionné dans l’équipe nationale.
Version anglaise : China’s Netizens Charge Corruption May Have Caused China’s Lackluster Performance at Rio
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