Trois combattants d’un mouvement yazidi affilié au PKK turc dans le nord de l’Irak ont été tués et trois autres blessés mardi par une frappe de drone menée par l’armée turque, ont indiqué les services antiterroristes du Kurdistan irakien autonome.
Mardi à 05h00 (02h00 GMT) « un drone de l’armée turque a pris pour cible un quartier général des combattants des ‘Unités de résistance du Sinjar’ », ont indiqué les services antiterroristes dans un communiqué, en référence à ce mouvement yazidi implanté dans la région du Sinjar et allié aux combattants kurdes turcs du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
« Trois combattants ont été tués », ajoute le communiqué. Un bombardement similaire survenu il y a une semaine jour pour jour avait également coûté la vie à trois combattants. L’armée turque ne commente que rarement ses frappes en Irak mais elle mène régulièrement des opérations militaires terrestres et aériennes contre le PKK et ses positions dans le nord de l’Irak, au Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar.
Des affrontements complexes dans le nord de l’Irak
Fin février, puis début mars, des bombardements imputés à la Turquie ont également provoqué la mort de combattants des Unités de résistance du Sinjar, un mouvement qui avait pris les armes contre les jihadistes de l’organisation terroriste État islamique (EI) au moment de leur montée en puissance en 2014. Illustrant la complexité des luttes impliquant une multitude d’acteurs dans le nord de l’Irak, le mouvement est aussi affilié aux ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi, coalition pro-Iran désormais intégrée aux forces régulières irakiennes.
Ankara a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK. De longue date, Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan irakien, sont accusées de détourner le regard pour préserver l’alliance stratégique les unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable. Même si à chaque flambée de violence, des communiqués viennent condamner du bout des lèvres une violation de la souveraineté irakienne et les répercussions pour les civils.
Samedi, des tensions ont éclaté autour du camp de Makhmour abritant des réfugiés Kurdes de Turquie dans le nord de l’Irak. L’armée irakienne veut y renforcer la sécurité en construisant une clôture pour contrôler les entrées et sorties du camp, considéré par Ankara comme un vivier du PKK.
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