L’avocat de deux journalistes iraniennes, emprisonnées pour avoir contribué à rendre publique la mort en détention de la jeune kurde Mahsa Amini, a été arrêté sur fond de contestation dans le pays, a annoncé samedi 17 décembre un média réformateur.
« Mohammad Ali Kamfirouzi, l’avocat de plusieurs militants et journalistes, a été arrêté mercredi », a indiqué le quotidien Ham Mihan.
L’Iran fait face à une vague de protestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant le port du voile aux femmes en public.
Me Kamfirouzi est l’avocat d’Elaheh Mohammadi, 35 ans, la reporter de Ham Mihan, et de Niloufar Hamedi, 30 ans, la photographe du journal Shargh, détenues depuis septembre.
L’Autorité judiciaire les a inculpées en novembre de « propagande contre le système » et de « complot contre la sécurité nationale », pour avoir attiré l’attention sur l’affaire Mahsa Amini.
« Détenu sans aucune forme légale »
L’avocat « n’a reçu aucune convocation, il est détenu sans aucune forme légale et la raison de son arrestation reste inconnue », a déclaré à Ham Mihan sa défense Mohammad Ali Bagherpour.
Plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont critiqué fin octobre dans une lettre ouverte les autorités pour avoir « arrêté [leurs] confrères et les avoir privés de leurs droits » notamment l’« accès à leurs avocats ».
Jeudi 15 décembre, Mohammad Kamfirouzi, le frère de l’avocat, a annoncé que le pouvoir judiciaire était désormais « responsable de la vie et de la santé » de l’avocat.
Selon Ham Mihan, « 25 avocats » iraniens ont été « interpellés à travers le pays » depuis le début des manifestations.
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