Iran : prison avec sursis pour Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha, les réalisateurs de « Mon gâteau préféré »

Par Epoch Times avec AFP
11 avril 2025 11:00 Mis à jour: 11 avril 2025 11:31

Les réalisateurs iraniens du film « Mon gâteau préféré », salué en France et aux États-Unis, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, selon un site juridique indépendant et une ONG.

Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha, déjà remarqués en 2020 pour « Le Pardon », étaient visés par une procédure pour « propagande contre le régime », et « obscénité », et n’avaient déjà pas pu se rendre en France pour la sortie du film en début d’année.

La réalisatrice et actrice Maryam Moghadam et le réalisateur Behtash Sanaeeha discutent lors de la première de « Ghasideyeh gave sefid » (Ballade d’une vache blanche) lors de la 71e édition du Festival international du film de Berlin, Summer Special, au Freiluftkino Museumsinsel, le 18 juin 2021 à Berlin, en Allemagne. (Clemens Bilan – Pool/Getty Images)

Selon le site juridique Dabdan, ils ont été condamnés à 14 mois de prison avec sursis chacun. Ils ont également écopé, avec leur producteur Gholamreza Mousavi, d’un an avec sursis, d’une amende de 400 millions de rials (environ 8500 euros), et la saisie de leur matériel.

Le producteur Gholamreza Mousavi assiste à la première de « Ghasideyeh gave sefid » (Ballade d’une vache blanche) lors du 71e Festival international du film de Berlin spécial été au Freiluftkino Museumsinsel le 18 juin 2021 à Berlin, Allemagne. (Clemens Bilan – Pool/Getty Images)

« Les artistes en Iran font face à de dures épreuves »

Selon le Centre pour les droits humains en Iran (ICHRI), basé à New York, le jugement a été rendu le 1er mars par un tribunal révolutionnaire de Téhéran.

« Les artistes en Iran font face à de dures épreuves, dont la censure, des détentions arbitraires, et la menace constante de poursuites », a commenté l’ICHRI.

« Mon gâteau préféré » avait été récompensé au festival international de Chicago en 2024, mais les réalisateurs n’avaient pas pu quitter l’Iran, privés de passeports.

Un film qui ignore les strictes lois de la censure du régime iranien

Le film raconte une histoire d’amour entre deux septuagénaires iraniens et les illusions perdues d’une génération qui a connu la Révolution islamique. Le film ignore les strictes lois de la censure du régime iranien. Dans les scènes intérieures, l’actrice principale Lili Farhadpour ne porte pas de voile.

Son tournage a eu lieu pendant le mouvement de protestation « femme, vie, liberté », après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs en septembre 2022, à laquelle il fait aussi allusion.

BERLIN, ALLEMAGNE – 28 SEPTEMBRE 2022 : un portrait de Mahsa Amini à côté d’un drapeau de l’opposition iranienne lors d’un rassemblement de protestation des partisans du Conseil national de la résistance iranienne, un groupe d’opposition iranien basé à l’étranger, le 28 septembre 2022 à Berlin, en Allemagne. (Photo par Sean Gallup/Getty Images)

La condamnation des réalisateurs intervient à quelques semaines du festival de Cannes, qui accueillera en compétition le dernier film de l’Iranien Jafar Panahi, passé par la prison dans son pays.

L’actrice allemande Anke Engelke (à g.) parle près d’un portrait géant du réalisateur dissident iranien Jafar Panahi alors que le président du jury international de la Berlinale Darren Aronofsky (au ctre.) tient l’Ours d’or du meilleur film remis à Panahi pour son film Taxi lors de la cérémonie de clôture du 65e Festival international du film de la Berlinale, à Berlin, le 14 février 2015. Panahi, qui n’a pas le droit de voyager à l’étranger (TOBIAS SCHWARZ/AFP via Getty Images)

 

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