Rattrapée par les autorités après avoir quitté la maison de ses parents, elle a été ramenée à son domicile où son père l’a assassinée pendant son sommeil.
Le jeudi 21 mai, Romina Ashrafi, une adolescente iranienne âgée de 13 ans, a été décapitée avec une faucille par son père pendant son sommeil. Un crime d’honneur qui a profondément choqué l’opinion publique iranienne, comme le rapporte notamment Courrier International.
Selon le journal, l’adolescente originaire de Gilan, dans le nord de l’Iran, avait fui la maison familiale avec son petit ami âgé d’une trentaine d’années car son père s’opposait à leur mariage. En Iran, l’âge légal du mariage est de 13 ans pour les femmes et 15 ans pour les hommes, mais les femmes doivent obtenir l’accord de leur tuteur légal.
Un refus qui n’était pas lié « à l’âge très avancé de l’homme », mais a « son obédience sunnite, alors que les Ashrafi sont chiites », rapporte l’hebdomadaire français.
À la suite de la fugue de sa fille, le père de Romina alerte les forces de l’ordre et porte plainte contre son prétendant. L’adolescente et le jeune homme seront retrouvés et arrêtés cinq jours plus tard par les autorités iraniennes.
Romina Ashrafi supplie alors les policiers de ne pas la remettre à son père, en vain. Le lendemain, ce dernier tente de l’étrangler pendant son sommeil avant de la décapiter avec une faucille.
Un crime d’honneur qui suscite une vive émotion en Iran
Cet effroyable meurtre a déclenché un véritable tollé sur les réseaux sociaux en Iran, plusieurs internautes n’hésitant pas à dénoncer vigoureusement les lois patriarcales et l’absence de protection des femmes et des jeunes filles dans le pays.
« Le droit de protéger son honneur…mais l’honneur c’est quoi ? Pourquoi ce lamentable concept iranien a autant d’importance qu’on en vient à sacrifier son enfant ? » s’interroge le dessinateur Madhdi Ahmadian sur Instagram. « Au diable cet honneur à la Daech ! » ajoute-t-il.
Si les crimes de sang sont passibles de la peine capitale en Iran, le père de Romina Ashrafi ne risque toutefois qu’une peine de trois à dix ans de prison, selon le verdict du juge. D’après le Code pénal islamique en vigueur dans le pays, le père d’un enfant est en effet considéré comme son propriétaire et celui qui assassine sa progéniture bénéficie d’une peine réduite.
En France, quelques personnalités publiques ont condamné ce crime épouvantable. L’avocat Gilles-William Goldnadel ainsi que les députés (LR) Éric Ciotti et Valérie Boyer se sont notamment émus de la tragédie.
Le député des Alpes-Maritimes a dénoncé « un crime d’honneur légal qui vient nous rappeler à quel point la barbarie islamiste qui avilit les femmes est à combattre de toutes nos forces », tandis que l’élue des Bouches-du-Rhône a rappelé « l’extrême fragilité des conditions des femmes en Iran ».
Si le nombre exact des crimes d’honneur en Iran n’est pas connu, la police de Téhéran avait indiqué en 2014 que 20 % des homicides en faisaient partie, sans toutefois fournir aucun chiffre précis.
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