Israël déclare que la libération des prisonniers palestiniens est retardée du fait des « violations répétées » du Hamas

Le bureau de M. Netanyahou a fait savoir que la libération était suspendue pour une durée indéterminée tant que le Hamas ne garantira pas que la prochaine libération d'otages se fera "sans cérémonies humiliantes"

Par Melanie Sun
24 février 2025 10:15 Mis à jour: 24 février 2025 10:16

Israël a annoncé dimanche qu’il reportait la libération de 602 prisonniers palestiniens prévue le 22 février, le jour même où le Hamas a libéré six otages israéliens dans des conditions « humiliantes ».

Cet échange était le dernier avec des otages israéliens dans le cadre de la première phase du fragile accord de cessez-le-feu.

Le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré le 23 février dans un communiqué qu’Israël a décidé de répondre aux « violations répétées » du Hamas lors de la restitution des otages par un retard dans la « libération des terroristes ».

Lors de la libération de quatre otages par le Hamas le 20 février, le groupe terroriste a restitué le corps d’une Palestinienne à la place de celui de l’otage israélienne Shiri Bibas. Le Hamas a déclaré que ses restes semblaient avoir été mélangés à d’autres, et a promis d’« examiner ces allégations très sérieusement » et d’annoncer ses conclusions. Il a ajouté qu’il n’avait aucun intérêt à conserver les corps des otages.

M. Netanyahou a réagi au retour du mauvais corps par une déclaration vidéo, promettant des conséquences pour cette violation.

« Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison, ainsi que tous nos otages, vivants ou morts, et pour faire en sorte que le Hamas paie le prix fort pour cette violation cruelle et diabolique de l’accord », a-t-il assuré.

Le corps de Mme Bibas a été restitué le lendemain, le 21 février. Il a été annoncé samedi matin, après une identification positive, que Mme Bibas avait également été assassinée à Gaza alors qu’elle était retenue en captivité avec ses deux jeunes fils.

Les corps des fils, qui ont été restitués et identifiés avec certitude, ont révélé que les garçons avaient été assassinés « à mains nues » vers novembre 2023, et que les terroristes avaient cherché à dissimuler les preuves, ont affirmé les Forces de défense israéliennes (FDI).

Le Hamas a nié les accusations de meurtre, affirmant que Mme Bibas et ses fils avaient été tués par une frappe aérienne israélienne au début de la guerre. Le chef de la police scientifique israélienne a déclaré qu’il n’avait trouvé aucune preuve que Mme Bibas soit morte dans une explosion. Ni les affirmations d’Israël, ni celles du Hamas n’ont été vérifiées de manière indépendante.

Le bureau de M. Netanyahou a déclaré le 23 février, heure locale, que la libération des prisonniers palestiniens était suspendue pour une durée indéterminée jusqu’à ce que « la libération des prochains otages soit assurée, sans cérémonies humiliantes ».

Samedi, des dizaines de terroristes du Hamas masqués ont fait défiler des otages devant des foules en liesse à Gaza : deux otages dans un endroit et trois dans un autre. Le sixième a été libéré discrètement plus tard dans la journée. Les six otages ont été remis à la Croix-Rouge pour être transférés en Israël.

Le deuxième groupe de trois hommes était vêtu d’uniformes militaires, bien qu’ils n’aient pas été soldats au moment de leur enlèvement. Ils avaient été emmenés à Gaza depuis le festival de musique Nova lors des attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023.

Deux des otages libérés samedi étaient détenus à Gaza depuis une dizaine d’années. Hisham al-Sayed, 36 ans, et Avera Mengistu, 39 ans. Tous deux souffraient de troubles mentaux, selon les commentaires de leurs familles et un rapport de 2017 de Human Rights Watch.

Mengistu, qui est né en Éthiopie et vivait dans la ville d’Ashkelon, dans le sud d’Israël, a franchi une clôture de barbelés près d’une plage de Gaza en septembre 2014, tandis que Sayed, un Bédouin de nationalité israélienne qui vivait dans le désert du Néguev, est entré à pied dans la bande de Gaza par l’est en avril 2015.

Bien que le Hamas les ait décrits à un moment donné comme des soldats, Human Rights Watch a déclaré qu’aucun des deux n’était lié au gouvernement israélien ou à l’armée, mais que les deux hommes étaient habitués à parcourir de longues distances à pied. On ne sait pas pourquoi ils sont entrés dans la bande de Gaza.

Selon les médias israéliens, une cinquantaine des 602 prisonniers palestiniens qui devaient initialement être libérés en échange des otages purgent des peines de prison à perpétuité pour des attentats meurtriers contre des Israéliens.

Parmi eux figure le chef du Hamas, Ammar Zaban, qui a dirigé les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa pendant la seconde Intifada. Il devait purger 27 peines de prison à vie pour son implication dans de nombreux attentats terroristes, notamment l’attentat suicide de 1997 sur le marché Mahane Yehuda de Jérusalem, qui a fait 16 morts.

Soixante autres purgent de longues peines, quarante-sept ont été arrêtés de nouveau à la suite d’un échange de prisonniers en 2011 contre le soldat captif de Tsahal Gilad Shalit, et quatre cent quarante-cinq prisonniers ont été arrêtés à Gaza mais n’ont jamais été inculpés à la suite de l’attaque du 7 octobre.

Le Hamas devrait libérer quatre autres corps cette semaine, les 33 otages restants devant être remis dans le cadre de la seconde phase de l’accord, si les négociations se poursuivent.

Dans la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, qui n’a pas encore été négociée, Israël demande la libération de tous les otages restants, dont environ 24 Israéliens encore en vie, et le retrait total du Hamas de la bande de Gaza. En retour, le Hamas demande la libération d’autres prisonniers palestiniens et la fin de la campagne militaire israélienne à Gaza.

Avec Reuters

 

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