Israël relance ses opérations terrestres à Gaza

L'objectif immédiat est de reprendre le corridor de Netzarim, qui traverse le territoire déchiré par la guerre

Par Andrew Thornebrooke
20 mars 2025 12:25 Mis à jour: 20 mars 2025 17:55

Israël lance une nouvelle opération terrestre dans la bande de Gaza et cherche à s’emparer d’un corridor qui traverse le centre du territoire.

Les responsables de la défense israélienne ont annoncé le 19 mars qu’ils poursuivaient une mission visant à reprendre le corridor de Netzarim, qui s’étend juste au sud de la ville de Gaza et divise la bande de Gaza en deux régions, l’une au nord et l’autre au sud.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a promis de déclencher l’opération « avec une intensité que vous n’avez jamais vue » et a averti les Palestiniens de la région que l’armée allait bientôt ordonner à nouveau l’évacuation des zones de combat.

Les forces israéliennes ont occupé le corridor de Netzarim de 2023 à début 2025, mais l’ont évacué dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu en janvier avec le groupe terroriste du Hamas, qui gouverne la bande de Gaza.

Depuis, Jérusalem s’est retirée de cet accord, le Premier ministre Benjamin Netanyahou déclarant qu’Israël ne pouvait accepter le refus du Hamas de libérer d’autres otages capturés lors des attaques terroristes du 7 octobre 2023.

Le Hamas a passé plusieurs semaines à réclamer des pourparlers sur la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, qui devait inclure la libération des derniers otages vivants en échange de davantage de prisonniers palestiniens, un retrait total d’Israël de la bande de Gaza et un cessez-le-feu durable.

Au cours de la première phase, qui s’est déroulée du 19 janvier au 1er mars, le Hamas a libéré 25 otages israéliens et remis les corps de 8 autres en échange de près de 1800 prisonniers palestiniens, dont des militants de haut rang purgeant des peines de prison à perpétuité pour des attentats meurtriers.

Le Hamas détient toujours 59 otages à Gaza, dont 24 seraient encore en vie.

Bien que chaque partie ait accusé l’autre de violer le cessez-le-feu, les dirigeants israéliens ont rendu cette question caduque en relançant des frappes aériennes dans toute la bande de Gaza le 18 mars.

Le ministère israélien de la Défense a déclaré qu’il utiliserait le corridor pour créer une zone tampon partielle entre le nord et le sud de la bande de Gaza, mais l’objectif à long terme d’Israël reste flou. Aucun tir de roquette du Hamas ni aucune autre attaque contre Israël n’ont été signalés depuis le début de la nouvelle offensive.

Des Palestiniens en deuil prient devant les corps des victimes des frappes aériennes israéliennes de la nuit sur la bande de Gaza à l’hôpital arabe Al-Ahli, également connu sous le nom d’hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, avant leur enterrement, le 18 mars 2025. (OMAR AL-QATTAA/AFP via Getty Images)

De nombreux civils palestiniens tués sont à déplorer

Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, a déclaré que les dernières frappes israéliennes avaient tué environ 436 personnes, dont la plupart étaient, selon lui, des femmes et des enfants.

Les forces de défense israéliennes maintiennent que seuls les militants du Hamas ont été pris pour cible et que les membres du Hamas sont à blâmer pour se cacher parmi les groupes de civils. Les registres des victimes du ministère de la Santé de Gaza ne font pas de distinction entre les civils et les combattants.

L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué que, dans le cadre de la nouvelle offensive, elle avait frappé des dizaines de militants et de sites militants le 19 mars, notamment le centre de commandement d’un bataillon du Hamas.

Vue du Conseil de sécurité des Nations Unies lors d’une réunion sur Gaza et le Moyen-Orient, au siège de l’ONU à New York, le 18 mars 2025. (ANGELA WEISS/AFP via Getty Images)

Réactions internationales après la reprise des opérations israéliennes à Gaza

Le regain de violence a été condamné par l’Égypte, la France, l’Allemagne et le Qatar, qui ont tous récemment soutenu un plan rédigé par l’Égypte et adopté par plusieurs nations arabes. Ce plan prévoit 53 milliards de dollars pour reconstruire Gaza et améliorer les conditions de vie dans cette région dévastée par la guerre depuis un an et demi.

Le plan exigerait que le Hamas ne dirige plus la bande de Gaza et ne représente plus une menace pour Israël. Il prévoirait également la création d’un comité administratif composé de professionnels palestiniens indépendants chargé de superviser la bande de Gaza après la fin de la guerre.

Le président américain Donald Trump serre la main du roi Abdallah II de Jordanie (à dr.) alors qu’il quitte la Maison-Blanche le 11 février 2025 à Washington, DC. Les deux hommes se sont rencontrés alors que M. Trump a proposé que les États-Unis deviennent propriétaires de Gaza, transférant ainsi des millions de Palestiniens dans les pays voisins au fur et à mesure de la reconstruction et du développement de la région. (Win McNamee/Getty Images)

Proposition de Donald Trump et des Nations Unies

Le président Donald Trump, quant à lui, a suggéré début février que les États-Unis devraient prendre le contrôle de Gaza et transformer le territoire en une destination touristique qui pourrait être la « Riviera du Moyen-Orient ».

Dorothy Shea, ambassadrice américaine par intérim auprès des Nations unies, a déclaré le 18 mars que la responsabilité de la reprise des hostilités « incombe uniquement au Hamas ».

Avec Associated Press et Reuters

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