Des milliers de personnes se sont rassemblées mercredi matin en Israël pour saluer le passage du cortège funéraire transportant les dépouilles de Shiri Bibas et ses deux petits garçons tués en captivité à Gaza, devenus le symbole de la tragédie des otages.
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Les dépouilles de Shiri Bibas et de ses enfants, Kfir et Ariel, âgés de huit mois et demi et quatre ans au moment de leur enlèvement dans leur kibboutz de Nir Oz lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, ont été restitués à Israël la semaine dernière par le mouvement islamiste palestinien dans le cadre du cessez-le-feu.
Le cortège est parti de Rishon Letzion, ville au sud de Tel-Aviv, en direction de Nir Oz, le kibboutz de la famille Bibas dans le sud d’Israël, à une centaine de kilomètres de là.
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Une foule compacte s’est rassemblée sur les trottoirs de la ville, brandissant des ballons oranges, devenus le symbole des enfants aux cheveux roux, agitant des drapeaux israéliens et des photos de Shiri, Ariel et Kfir.
« C’est un des moments les plus durs depuis le 7 octobre »
Quand le cortège de véhicules noirs est apparu à Rishon Letzion, la foule a entonné à mi-voix l’hymne national israélien, brisant le silence pesant, a rapporté une journaliste de l’AFP.
« C’est un des moments les plus durs depuis le 7 octobre », a dit, au bord des larmes, un commentateur de la 12, chaîne de télévision israélienne qui retransmettait la procession en direct. « Quand je pense au 7 octobre », a dit à l’AFP Aviv Nahman, un habitant de Rishon Letzion, « c’est à cette famille que je pense en premier (…) Et malheureusement, ils sont revenus, mais pas vivants », a-t-il dit.
« Je pense que si je m’arrête pour y penser plus d’une fraction de seconde, je me sens tellement malade, tellement malade », a déclaré à l’AFP Simi Polonasky, 38 ans, qui a fait le voyage depuis Miami, dans le sud-est des États-Unis, pour soutenir les familles d’otages. « Ce n’est pas une situation normale (…) vous vous sentez tellement brisé que c’est presque difficile de continuer », a-t-elle dit à l’AFP à Rishon Letzion, en fondant en larmes.
« Nous sommes ici pour serrer les gens dans nos bras »
Des dizaines de personnes ont allumé des bougies au bord de la route.
« Nous sommes ici pour serrer les gens dans nos bras, pour être renforcés et pour donner autant de force que possible », a dit pour sa part Mottel Gestetner, 41 ans, venu d’Australie. La restitution à Israël des dépouilles de la famille Bibas avait suscité de nombreuses réactions en Israël mais aussi à l’étranger.
L’itinéraire du cortège acheminant les cercueils et la famille a été rendu public pour que les Israéliens puissent se rassembler sur différents carrefours routiers. Des centaines de personnes étaient massées sur un pont qui enjambe une voie rapide reliant le nord au sud d’Israël, agitant des drapeaux israéliens et des drapeaux jaunes, couleur devenue le symbole du mouvement de solidarité avec les otages.
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Les funérailles doivent débuter par des éloges funèbres à 11H30 (09H30 GMT) dans un cimetière près du kibboutz Nir Oz, au cours d’une cérémonie privée, à la demande de la famille. Les médias n’y auront pas accès, mais un lien du bureau de presse de gouvernement permettra de suivre la cérémonie en direct.
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Avant le début de la cérémonie, le Parlement israélien à Jérusalem a observé une minute de silence à la mémoire de la famille Bibas et des autres victimes de l’attaque du 7 octobre.
Le mari de Shiri Bibas, Yarden, avait été enlevé le même jour mais il a été libéré le 1er février dans le cadre d’un échange d’otages et de prisonniers avec le Hamas.
« Je vois un pays brisé »
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« Depuis la fenêtre (de la voiture) aujourd’hui, je vois un pays brisé. Nous ne pourrons pas nous relever ou guérir tant que le dernier des otages ne sera pas rentré chez lui. Merci à tous », a déclaré sa soeur, Ofri Bibas, mercredi matin sur son compte Facebook.
Sur les 251 otages enlevés en Israël le 7 octobre 2023, 62 sont toujours retenus à Gaza, dont 35 sont morts, selon l’armée israélienne.
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