La petite île italienne de Lampedusa s’efforce jeudi de faire face à l’afflux de migrants en provenance d’Afrique du Nord, après avoir accueilli plus de 7000 personnes, soit l’équivalent de toute la population locale.
Le centre d’accueil, construit pour héberger moins de 400 personnes, était débordé, avec des hommes, des femmes et des enfants contraints de dormir dehors sur des lits de fortune en plastique, beaucoup enveloppés dans des couvertures d’urgence. Des tensions ont éclaté mercredi lors de la distribution de nourriture par la Croix-Rouge italienne (CRI), qui gère le centre, provoquant l’intervention de la police.
Suis-je radical lorsque je dis qu’un continent se déverse dans un autre ?#Lampedusa pic.twitter.com/xoGZ4OEXgw
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) September 14, 2023
Plusieurs jeunes migrants se sont ensuite rendus dans le centre historique de Lampedusa, où un photographe de l’AFP a trouvé certains d’entre eux en train de manger des glaces. Plusieurs migrants ont dit avoir faim et d’autres ont indiqué ne pas avoir d’argent de sorte que certains restaurants leur ont refusé l’entrée. Mais d’autres établissements offraient de la nourriture gratuitement à des migrants et des habitants tout comme des touristes leur ont également payé des repas.
5000 arrivants pour la seule journée de mardi
Située à moins de 150 km des côtes tunisiennes, Lampedusa est l’un des premiers points d’escale pour les migrants traversant la Méditerranée. Les journées de beau temps ont entraîné une augmentation des traversées ces derniers jours, avec l’arrivée de plus de 5000 personnes en Italie pour la seule journée de mardi, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
La plupart ont été récupérés en mer sur des embarcations de fortune par les garde-côtes qui les amènent au port de Lampedusa. Mais beaucoup n’y parviennent pas. Selon l’agence de l’ONU pour les migrations, plus de 2000 personnes sont mortes cette année lors de la traversée entre l’Afrique du Nord, l’Italie et Malte. La dernière victime connue est un bébé de cinq mois, qui serait tombé à l’eau tôt mercredi alors qu’il faisait partie d’un groupe que l’on ramenait sur le rivage.
Depuis des années, le centre d’accueil de migrants de Lampedusa a du mal à faire face au nombre d’arrivants, les organisations humanitaires faisant état d’un manque d’eau, de nourriture et de soins médicaux. La CRI a pris le relais en juin en promettant d’offrir un accueil plus « digne », mais elle a admis cette semaine qu’elle avait des difficultés face à l’afflux de migrants avec plus de 7000 personnes sur place mercredi soir, un chiffre qui « pose des problèmes de gestion ».
45 millions d’euros à Lampedusa
Quelque 5000 personnes devaient être transférées d’ici la fin de la journée de jeudi vers la Sicile, où se trouvent des centres d’accueil plus importants. « La situation est certainement complexe et nous essayons progressivement de revenir à la normale », a déclaré jeudi matin Francesca Basile, responsable des migrations pour la CRI. Elle a ajouté que « malgré la situation difficile, nous avons essayé de distribuer des lits aux personnes pour éviter qu’elles ne dorment à la belle étoile ». « Nous avons fourni de la nourriture à tout le monde et distribué le dîner hier soir, et aujourd’hui encore, tout le monde recevra ce dont il a besoin », a-t-elle assuré.
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— Damien Rieu (@DamienRieu) September 14, 2023
Le gouvernement italien a récemment alloué 45 millions d’euros à Lampedusa pour aider l’île à mieux gérer la situation des migrants. Mais la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, élue il y a un an en promettant de mettre un terme à l’immigration massive, demande l’aide de l’Union européenne.
Près de 124.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l’année, contre 65.500 au cours de la même période l’année dernière. Les chiffres n’ont toutefois pas encore dépassé ceux de 2016, lorsque plus de 181.000 personnes, dont beaucoup de Syriens fuyant la guerre, étaient arrivées en Europe.
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