Ce samedi 4 mai, de nombreuses personnes se sont rendues à Châteauroux (Indre), où une marche blanche était organisée en hommage à Matisse, tué par un adolescent du même âge le 27 avril dernier. Lors de cet événement, la maîtresse du jeune apprenti lui a adressé un émouvant message.
Dans le centre-ville de Châteauroux, sur la place La Fayette, environ 5000 personnes étaient présentes pour rendre un dernier hommage à Matisse, tué de plusieurs coups de couteau. Ses parents se tenaient en tête du cortège et nombre de personnes avaient revêtu des tee-shirts avec des loutres, une référence au surnom de Matisse donné par son père Christophe Marchais.
Son « regard d’ange innocent »
Face à la foule endeuillée, l’ancienne maîtresse de l’adolescent tué a relaté quelques souvenirs, ainsi que le rapporte BFMTV. Revenant sur un voyage scolaire à Noirmoutier, elle a relaté une anecdote. « Le groupe de garçons avait souhaité faire une photo souvenir avec leur maîtresse, et toi, tu restais à l’écart, un petit peu dédaigneux », a-t-elle indiqué. « Au dernier moment tu t’es précipité », a poursuivi l’institutrice.
Parlant encore de son « regard d’ange innocent » qui la faisait fondre, elle a toutefois signifié que ni l’un ni l’autre n’étaient dupes, se souvenant également des « airs de tigre » de celui qui a « tissé des liens invisibles avec tant d’autres vies ».
« Je ne veux pas que tu sois mort pour rien »: l’hommage de la maîtresse de Matisse pendant la marche blanchehttps://t.co/x94lJvpZXJ pic.twitter.com/6cuCCeF5DZ
— BFMTV (@BFMTV) May 4, 2024
Une « promesse »
Lors de ce discours, la maîtresse a souligné avoir « adoré » le message de sa professeure de sixième, paru dans le journal, révélant le récit du petit âne et de la licorne qu’avait écrit le garçon. « Comme je t’ai reconnu, toi qui n’aimais pas être petit et qui avais tant de mal à te sentir important », a-t-elle pointé.
Depuis cette marche blanche, la maîtresse a enfin confié avoir fait une « promesse » à Matisse. « C’est entre toi et moi, et tu sais que je l’ai déjà mise en œuvre, mais je leur partage à eux aussi », a-t-elle indiqué, reconnaissant que « c’est une petite chose, à [son] échelle personnelle ». « Je ne veux pas t’oublier. Et je ne veux pas que tu sois mort pour rien. Alors je t’ai promis qu’à chaque fois que je serai en colère contre quelqu’un, je penserai à toi pour apaiser ma colère et trouver des mots de paix. Parce que la violence, elle commence là, et que là je peux agir », a-t-elle déclaré, concluant : « Alors, j’ai fait de toi ma licorne de la paix. Tu n’as jamais été un petit âne, et maintenant, tu es ma licorne de paix, et c’est un travail dur et long, comme ça, je suis sûre que tu seras avec moi jusqu’à la fin de mes jours. »
Faire « quelque chose »
Ce samedi à Châteauroux, les commerces étaient quasiment tous fermés et beaucoup avaient sur leur vitrine une photo de l’adolescent ou d’une loutre. Le besoin de faire « quelque chose » s’est imposé pour les professionnels de la restauration de Châteauroux, explique Delphine Chambonneau, la propriétaire du Albert Coffee shop, situé dans le centre-ville.
L’adolescent, qui a reçu plusieurs coups de couteau dans le quartier Saint-Denis, a succombé à ses blessures ce 27 avril. Son agresseur présumé a été mis en examen lundi soir pour « meurtre » et placé en détention provisoire. Sa mère, une femme âgée de 37 ans, est soupçonnée d’avoir « asséné des gifles à la victime » blessée. Elle a été mise en examen pour « violences volontaires » sur « personne vulnérable ».
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