L’ancien ministre de l’Intérieur est accusé par le tribunal de Palerme de séquestration de personnes pour avoir refusé d’autoriser le débarquement de plus de 80 migrants à bord du navire humanitaire Open Arms.
Le 30 juillet dernier, le Sénat italien a voté la levée de l’immunité parlementaire de Matteo Salvini, ancien ministre de l’Intérieur, chef de la Ligue (extrême droite), ouvrant la voie à son renvoi en justice dans une affaire de migrants bloqués en mer lorsqu’il était au gouvernement.
Ce vote survient en pleine recrudescence des traversées de migrants en Méditerranée. Ils sont des centaines à débarquer chaque jour sur les côtes des îles italiennes de Lampedusa et de la Sicile, à bord de petites embarcations, ou à être secourus en mer par des navires humanitaires et des gardes-côtes.
?? Italie. Levée d’immunité pour Salvini en vue d’un procès pour «séquestration» de migrants https://t.co/d5Hqir5nJP
— Revue de presse Police & Réalités (@PoliceRealites) July 30, 2020
« Je suis fier d’avoir défendu l’Italie et je le referai »
M. Salvini est accusé par le tribunal de Palerme, en Sicile, de séquestration de personnes pour avoir refusé en août 2019, en sa qualité de ministre de l’Intérieur, d’autoriser le débarquement de plus de 80 migrants à bord du navire humanitaire Open Arms, bloqué au large de la Sicile. L’obstacle d’immunité levé, à 47 ans, Matteo Salvini encourt jusqu’à 15 années de prison dans cette affaire si la procédure judiciaire va à son terme.
« Je suis fier d’avoir défendu l’Italie et je le referai », a réagi à chaud M. Salvini. « Si quelqu’un pense me faire peur avec un procès à visée politique, il se trompe », avait-il lancé un peu plus tôt à la Chambre.
Une commission du Sénat s’était exprimée en mai contre la levée de l’immunité dans cette affaire mais le Sénat, en plénière, l’avait déjà levée en février dans un autre dossier pour lequel il sera jugé le 3 octobre. Dans cette procédure, il lui est reproché d’avoir bloqué en juillet 2019 durant plusieurs jours 116 migrants à bord du Gregoretti, un navire des gardes-côtes. Et dans les deux dossiers, la Ligue avait tenté de se dédouaner en affirmant que le blocage des navires était une décision collective du gouvernement, et donc également de la responsabilité du Premier ministre Giuseppe Conte.
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