La cour d’appel de Paris a confirmé le 15 décembre la relaxe prononcée en première instance à l’encontre du fondateur du Front National Jean-Marie Le Pen, jugé pour incitation à la haine raciale en 2014.
La cour avait examiné le 9 novembre un recours déposé par trois associations antiracistes à l’encontre de l’ancien président du Front national (FN), devenu Rassemblement national, relaxé en première instance pour ces propos tenus en 2014.
Dans une vidéo alors diffusée sur son blog, Jean-Marie Le Pen, aujourd’hui âgé de 94 ans, alors député européen, s’en prenait à des artistes engagés contre le FN comme Guy Bedos, Madonna ou encore Yannick Noah.
Aucune faute civile
Alors que son interlocutrice lui avançait le nom de Patrick Bruel, Jean-Marie Le Pen avait commenté dans un rire : « ça ne m’étonne pas. Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois ». La cour d’appel a estimé que M. Le Pen n’avait commis aucune faute civile et confirmé la décision de première instance.
Le 9 novembre, Me Sahand Saber, au nom de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), partie civile, avait plaidé que les propos de l’ancien dirigeant du FN à l’encontre d’un chanteur de religion juive avaient « une portée intrinsèquement antisémite et raciste ».
Sa consœur Marie Mercier, conseil de SOS Racisme, également partie civile, avait estimé qu’en ciblant Patrick Bruel, « c’est la communauté juive dans son ensemble qui est visée ». « Fournée renvoie à four qui renvoie au génocide des juifs », avait-elle plaidé.
La représentante du parquet général, qui n’avait pas fait appel après la relaxe de l’ancien candidat à l’élection présidentielle, avait reconnu que « les propos (incriminés) ne sont pas innocents dans la bouche » de Jean-Marie Le Pen, mais jugé qu' »ils ne peuvent pas faire l’objet d’une condamnation ».
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