En obtenant une apparente promotion pour devenir l’un des 19 vice-présidents de l’Administration générale des Sports, l’entraîneur populaire de l’équipe nationale de ping-pong, la plus prestigieuse en Chine, a perdu son emploi. Cela a provoqué un tollé de la part de millions de fans et a attiré l’attention sur le rôle de la politique dans la communauté des sportifs strictement réglementée en Chine.
L’affaire de l’entraîneur Liu Guoliang est devenue encore plus scandaleuse lorsque trois joueurs de l’équipe ont protesté contre son renvoi en boycottant leurs matchs du deuxième tour lors du Seamaster 2017 ITTF World Tour China Open, tenu le 23 juin dernier à Chengdu. Leur décision a été fortement critiquée par les autorités chinoises, tandis que les échanges via le web sur cet incident ont été censurés.
Plus tard, les trois joueurs qui avaient participé au boycott, ainsi que Liu Guoliang, ont présenté des excuses rédigées sur le même modèle, ce que de nombreux internautes chinois soupçonnent d’être des excuses forcées.
Selon divers commentaires, le changement du personnel au sein de l’Administration générale des Sports du régime chinois témoigne des luttes politiques intestines à l’approche du 19e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) envisagé plus tard cette année. Le Congrès devant nommer de nouveaux membres du Comité central du PCC pour les cinq prochaines années, cela fait l’objet d’intenses manœuvres factionnelles.
Politique de ping-pong
Comme dans l’ex-Union soviétique, le régime chinois accorde aux sports une place très importante. L’Administration générale des Sports a un représentant parmi les membres suppléants du Comité central du Parti communiste.
Liu Guoliang a été promu au poste fantoche du 19e vice-président de cette administration quelques semaines après que son homologue, Kong Linghui, avait été licencié suite aux accusations d’avoir joué aux jeux de hasard. Kong avait entraîné l’équipe féminine de ping-pong.
Selon la radio RFI de France, Liu et Kong étaient proches de Cai Zhenhua, directeur adjoint de l’Administration des Sports qui a été deux fois nommé membre suppléant du Comité central du PCC. Le reportage de la radio RFI estimait que Cai, qui dirige la ligue de football de Chine, était la véritable cible des purges survenues dans le ping-pong : « Renvoyer Cai Zhenhua signifie naturellement qu’on devrait s’occuper également de ses associés Kong Linghui et Liu Guoliang. »
Il n’est pas clair de deviner qui aurait pu orchestrer cette affaire : le directeur de l’Administration générale des Sports Gou Zhongwen, qui pourrait convoiter le poste du membre du Comité central, ou les autorités supérieures.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le dirigeant chinois Xi Jinping a supervisé une vaste campagne anti-corruption qui a permis de lancer une enquête visant presqu’un million de fonctionnaires du PCC. Les cadres associés à l’ancien chef du régime Jiang Zemin, ont été largement désignés.
Version anglaise : Seeing Politics in China’s Ping-Pong Feud
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