Dès la semaine prochaine, les autorités sud-coréennes souhaitent entamer des entretiens au plus haut niveau avec les responsables nord-coréens afin de discuter de deux questions : d’une part, trouver une solution aux tensions militaires et d’autre part, permettre aux athlètes nord-coréens de participer aux prochains Jeux olympiques d’hiver à PyeongChang.
« Nous souhaitons que les deux parties puissent s’asseoir afin d’entretenir des discussions franches », a déclaré le ministre sud-coréen de l’Unification Cho Myoung-gyon lors d’une conférence de presse, selon le New York Times.
Le président sud-coréen Moon Jae-in soutient les pourparlers proposés et a annoncé récemment qu’il souhaitait la participation des athlètes nord-coréens aux prochains Jeux olympiques d’hiver.
Le dictateur nord-coréen Kim Jong-un n’avait pas tenu compte des rapprochements diplomatiques proposés par le président Moon, mais dans son discours du Nouvel An, il leur a finalement répondu en exprimant son intérêt pour la participation de certains athlètes. Il a confirmé qu’il était « ouvert au dialogue » avec le Sud.
Bien qu’intéressé par l’invitation sud-coréenne lancée à ses athlètes, Kim Jong-un a tout de même réitéré ses menaces nucléaires contre les États-Unis, amenant certains experts à penser qu’il estimait pouvoir briser les liens américano – sud-coréens en semant la discorde entre ces alliés historiques.
Toutefois, les responsables sud-coréens sont déterminés à aller de l’avant et souhaitent une rencontre le plus tôt possible. Les États-Unis ont été tenus au courant des projets de ladite réunion.
« Nous nous réjouissons de pouvoir discuter franchement et de vive voix des intérêts communs cruciaux ainsi que de la participation de la Corée du Nord aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang », annonçait la chaîne australienne ABC citant la déclaration du ministre Cho aux journalistes.
Certains experts préviennent cependant que les négociations risquent de tomber dans le piège du dictateur nord-coréen.
« Je regrette que le gouvernement ait même perdu la souplesse nécessaire pour prendre un peu de recul et analyser méticuleusement l’arrière-pensée de Kim Jong-un avant de publier à la hâte une déclaration de bienvenue », a déclaré à Reuters, l’ancien conseiller sud-coréen pour la sécurité nationale, Chun Yung-woo.
« Le gouvernement devra s’efforcer de trouver une contre-mesure pour ne pas se faire prendre dans un piège tendu par Kim Jong-un. »
Un autre expert a rappelé que les deux Corées se trouvent à une époque charnière où la totalité de la politique pourrait être revue.
« Le simple fait de se réunir a un sens profond, car cela indique que les deux parties tentent d’améliorer les relations intercoréennes», a réclamé Koh Yu-Hwan, professeur de sciences politiques à l’Université de Dongguk, à NDTV.
« Ce que la Corée du Nord tente de faire, c’est de rétablir ses relations (avec Séoul) en tant qu’État nucléaire. Le dilemme du Sud est de savoir si nous pouvons l’accepter », a ajouté Koh Yu-Hwan.
La réunion proposée se déroulerait dans le « village de la trêve » de Panmunjom, selon la BBC. Le village est situé dans la zone démilitarisée, très gardée, à la frontière des deux pays.
Les deux parties se sont rencontrées pour la dernière fois lors de pourparlers au plus haut niveau en décembre 2015, mais ces pourparlers ont été suspendus, faute de résultat.
Les Jeux olympiques d’hiver débuteront en février à PyeongChang. La Corée du Sud accueillera également les Jeux paralympiques en mars.
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